Yachts : “Au moins un milliard de francs” de retombées

Source : www.ladepeche.pf

Chaque année en moyenne une cinquantaine de yachts soit des navires de luxe d’au moins 25 mètres de long jettent l’ancre en Polynésie. Leurs propriétaires têtes couronnées des pays du Golfe oligarques russes ou dirigeants de multinationale y séjournent de temps à autre au gré de leurs voyages effectués en jets privés. Pourtant au début des années 1990 à peine “trois yachts” sillonnaient chaque année nos eaux. Le déclic s’est produit en l’an 2000 avec l’organisation de la célèbre Coupe de l’America en Nouvelle-Zélande se souvient Étienne Boutin qui a fondé l’agence maritime Tahiti Océan en 1995 : “Cet événement a créé un véritable buzz. Ces personnes riches ont découvert le Pacifique Sud qu’elles ne connaissaient pas et y sont revenues”. Parallèlement à leur arrivée de multiples prestataires de services se sont développés au fil du temps : agences maritimes gérant paperasserie et ravitaillement chantiers navals frigoristes électriciens mécaniciens et autres y trouvent aujourd’hui leur compte. “Selon moi il y a localement une centaine d’entreprises qui bénéficient de leur venue. Cela donne beaucoup de boulot à tout le monde” souligne Étienne Boutin. Alain Blin ne le contredira pas. À la tête du chantier Technimarine à Motu Uta il a investi en 2010 180 millions de francs dans un élévateur pouvant supporter des navires d’un poids allant jusqu’à 300 tonnes. “Luxe absolu” “L’idée était qu’avec ce matériel j’étais en mesure de sortir de l’eau tous les bateaux de pêche locaux et en complément des yachts. Aujourd’hui j’effectue le carénage pour quatre ou cinq d’entre eux par an. Nous faisons également quelques petits travaux mécaniques. De nombreux amis prestataires travaillent aussi régulièrement sur ce type de navires” explique-t-il. Pour autant l’activité “yacht” ne représente à l’heure actuelle qu’une part “marginale” de son chiffre d’affaires. Les retombées économiques indirectes pour le Pays générées par ces super-riches sont néanmoins conséquentes même si elles ne sont pas quantifiées avec précision.