Nouvelle taxe plutôt salée pour les jet-skis

Source : www.sudouest.fr

Désormais les engins de plus de 90 kW doivent payer de 300 à 900 euros de droits annuels de francisation et de navigation. Les pratiquants crient à l’injustice.Décrit à tort ou à raison comme dangereux bruyant polluant depuis son apparition sur les eaux le jet-ski souffre d’une certaine hostilité. Et la nouvelle modalité douanière à l’adresse des puissantes machines applicable depuis le 1er janvier dernier ne contribue visiblement pas à atténuer ce sentiment d’appartenir au club des mal-aimés flottants. Il faut dire que la note est particulièrement salée pour les pratiquants des VNM (véhicules nautiques motorisés regroupant les jet-skis et les scooters des mers) : au titre de la francisation des véhicules il en coûte désormais aux propriétairesde 300 à 900 euros par an selon la puissance du moteur. De quoi faire tomber de leur selle la plupart des adeptes de ce sport.3 fois plus taxé qu’un bateau » Ça se rajoute au prix très élevé des machines qui neuves coûtent entre 5 000 et 17 000 euros. Ça ne contribue pas à une démocratisation  » regrette Christophe Douet ancien président de l’association Jet 40 basée à Capbreton. Même s’il reconnaît que  » jusqu’à présent il n’y avait aucune taxe « .Mais petit à petit son succès grandissant le jet-ski se voit attribuerles mêmes obligations que ses congénères plus classiques.Pas de quoi pourtant rapprocher les jets des bateaux de plaisance. Car si les VNM représentent 6 % du parc des embarcations ils alimenteraient désormais plus d’un tiers des recettes du droit de francisation des bateaux !  » Un jet doit payer trois ou quatre fois plus qu’un bateau de moins de 7 mètres  » s’insurge Éric Perraud concessionnaire sur le bassin d’Arcachon et adepte depuis vingt ans. Résultat :  » Ça nous a plombés. Les ventes ont chuté de 30 %. Si on cherchait à récolter de l’argent c’est raté. Mais si on cherchait à diminuer le nombre de jets c’est réussi !  » sourit (jaune) Éric Perraud.En veut-on au jet-ski ? Représentant du site Jet.net Laurent Pichon le pense également :  » C’est radical et injuste car de gros efforts avaient été faits en termes de bruit et de pollution. Déjà qu’on se fait jeter partout on ajoute une nouvelle barrière  » assure-t-il.Moteurs bricolésLes passionnés et les professionnels annoncent déjà leur entrée en résistance.  » Beaucoup de collègues n’ont pas payé cette année. C’est un boycott même si l’on sait que l’on risque de se faire rattraper via les certificats d’immatriculation  » concède Laurent Pichon. D’autres peuvent compter sur la faible puissance de leur machine. La taxe n’est en effet applicable qu’à partir de 90 kW ce qui concernerait 80 % des engins.  » Pour le free ride sur les vagues les machines font souvent moins de 90 kW. Enfin sur les papiers… Souvent les pilotes sont des motards habitués à bricoler un moteur !  » relève un adepte aquitain. En Charente-Maritime sollicité par les pratiquants et professionnels du jet-ski le député Olivier Falorni s’est déjà emparé du sujet à travers une question au gouvernement restée pour l’instant sans réponse.Reste un dernier moyen pour éviter la taxe :  » Beaucoup vont désormais naviguer uniquement sur les eaux intérieures.  » En effet la francisation ne concerne que le domaine maritime. La destination des fonds récoltés serait d’ailleurs déjà trouvée. Il s’agirait de participer à la réparation et à l’entretien des phares. De quoi faire bondir une ultime fois Éric Perraud :  » On veut bien entretenir tous les phares de la terre. Mais qu’on ait au moins l’honnêteté de relever que nous nous n’avons pas le droit de naviguer la nuit ! «