Un bateau, oui, mais à quel prix ?

Source : www.sudouest.fr

Se lancer dans l’aventure maritime est tentant encore faut-il être conscient du coût que représente l’achat d’un navire sur le long terme. Assis au bord du port en regardant défiler les voiliers il est facile de se prendre à rêver. Pourquoi ne pas partir à l’aventure des mers en achetant un bateau avec ses économies ? Mais si l’acquisition constitue déjà un certain coût les frais qui s’accumulent sur le long terme sont parfois oubliés par les futurs marins.  » Sud Ouest  » a donc sorti la calculette pour estimer le coût de la plaisance à La Rochelle en se basant sur une taille de bateau de 10 mètres. 1 – Le prix d’achat neuf ou d’occasionSelon Olivier Grassi propriétaire d’un chantier naval aux Minimes  » il faut compter plus ou moins 130 000 euros pour l’achat d’un voilier neuf prêt à naviguer.  » Ce prix décroît bien sûr si le navire est d’occasion avec des sommes allant de 30 000 à 70 000 euros selon l’âge du voilier.  » Mais il faudra prévoir davantage de frais d’entretien avec une année de remise aux normes  » prévient le professionnel.Du côté des bateaux à moteurs Jean-Philippe Pocquet de West Yacht Broker estime que  » les prix pour un navire neuf de 10 mètres peuvent vite atteindre les 300 000 euros.  » Quant aux bateaux d’occasion leur prix avoisine les 50 000 euros.À cela s’ajoute le coût de l’assurance  » qui revient à environ 2 % ou 3 % du prix du bateau  » analyse Jean-Philippe Pocquet. 2 – Équiper le bateau mais aussi le marinUne fois le bateau acheté il faut encore se procurer de quoi l’équiper ainsi que son skipper. Entre les gilets les fusées l’ancre les cartes et les bouées  » il y en a bien pour 500 à 600 euros d’équipement de sécurité  » estime-t-on à la boutique d’accastillage Navigatlantique. Quant au plaisancier  » l’achat d’une veste et d’un pantalon est un minimum et l’on atteint vite les 300 euros « . Et comme la réglementation évolue régulièrement l’équipement doit être changé souvent d’autant plus si le bateau est d’occasion. Enfin les voiliers provoquent plus de dépenses de petits éléments d’accastillage (l’ensemble des accessoires qui servent au gréement et aux manœuvres) que les bateaux à moteur. 3 – Pour les moteurs passer le permisCette fois les détenteurs d’un voilier économisent (sauf si le skipper n’a pas de formation maritime et effectue un stage non obligatoire). Les possesseurs d’un bateau à moteur doivent prendre en compte le coût d’un permis côtier ou hauturier pour ceux qui veulent naviguer en haute mer. Il faut compter pour cela entre 300 et 400 euros pour chacun des permis. 4 – Trouver une place au portIl faut ensuite pouvoir amarrer son bateau dans un port. Mieux vaut s’y prendre à l’avance car la patience est de rigueur pour obtenir une place à l’année (voir infographie ci-contre). Le bateau doit en attendant se contenter du ponton visiteur avec des prix variables selon les ports et les saisons. Pour les ports de La Rochelle le tarif mensuel s’élève à 250 euros en basse saison mais double l’été pour atteindre un peu plus de 500 euros. 5 – Le carénage et l’entretien régulierMême si la navigation estivale a été paisible le bateau nécessite chaque hiver des opérations de carénage afin d’entretenir la coque. Une opération qui comprend la sortie du bateau de l’eau et son stockage à sec. L’entretien annuel coûte entre 700 euros et 1 000 euros s’il est réalisé par des professionnels. S’y ajoutent une révision des moteurs et de possibles réparations en cas d’accidents au cours de la navigation.L’achat d’un bateau n’est donc pas une affaire à prendre à la légère.  » Si l’on fait les comptes un propriétaire dépense environ 10 % du prix d’achat du bateau chaque année pour l’entretien et la place au port  » précise le gérant de Grassi Bateaux. Une somme qu’il faut donc avoir en tête au moment de l’acquisition et qui doit être rapportée au temps de navigation que les plaisanciers pourront dégager dans leur emploi du temps. Pour ceux qui se rêvent marins des solutions existent pour baisser le coût de la plaisance. En prenant soin de leur matériel certains économisent des frais d’entretien et n’hésitent parfois pas à effectuer eux-mêmes leur carénage.D’autres encore choisissent de partager les coûts en acquérant le navire de leurs rêves en copropriété. Quitte à partager leur temps de navigation estivale avec les autres.