Salon nautique: des petits de Charente-Maritime dans le grand bain

Source : www.sudouest.fr

recruté une cinquantaine d’intérimaires alors que la société avait du plomb dans l’aile il y a deux Le Département permet à des chantiers modestes de participer au salon nautique de Paris. Deux grands chantiers symbolisent le regain de forme du secteur économique. Dans la forêt de mâts qu’éclaire la lumière artificielle du Parc des expositions de la porte de Versailles ils tentent de faire leur trou. Par leurs propres moyens ou en prenant appui à un tronc solide. Chaque année le stand de la Charente-Maritime au Nautic de Paris offre ainsi un peu d’espace à des chantiers modestes.  » Un salon c’est cher. Même avec la logistique offerte ça me revient à 2 500 € 2 800 € hors taxes. Mais si j’y vais tout seul ça monte à 7 000 €  » confie Franck Roy qui a donné son nom à un chantier installé à Marans qu’il déménage actuellement à Marsilly. Publicité Il  » monte  » depuis douze ans à la capitale pour présenter ses bateaux comme son dernier bébé le Solenn Day 27 un voilier en bois de 820 mètres à la ligne élégante. Le carnet de commandes de la petite entreprise qui a doublé son effectif (huit salariés) est rempli jusqu’en juin 2017 mais le patron ne se voit pas être absent de la grande vitrine parisienne. En chiffres 400 entreprises composent la filière nautique dans le département générant un chiffre d’affaires annuel de 400 millions d’euros. 4 000 emplois directs en dépendent. 65 % de la production partent à l’exportation.  » Il y a six ans j’ai fait l’impasse sur le Nautic parce que j’avais déjà pas mal de boulot. Mais je l’ai fait savoir à tous mes clients à la presse. Aujourd’hui avec la conjoncture une entreprise qui n’est pas présente au salon alors qu’elle y vient régulièrement ça peut envoyer des signaux négatifs.  » Perspectives de vente Le Conseil départemental de la Charente-Maritime accueillera cette année sur un espace de 300 mètres carrés huit chantiers (1) parmi la quarantaine d’entreprises locales présentes qui seuls n’auraient pas pu s’offrir le voyage à Paris.  » C’est une opportunité quand on n’a pas un budget phénoménal  » confirme David Roy – aucun lien de parenté avec le premier – qui a repris il y a trois ans la société Afep Marine Evolution installée à La Rochelle. Bénéficiant de bons papiers dans la presse spécialisée notamment pour son voilier de croisière à l’étrave arrondie Rêvolution 29 (890 mètres) il espère concrétiser ce succès d’estime par des contrats.  » Je pense qu’il y a quelques perspectives de vente cette année. C’est un gros pari financier pour l’entreprise car on veut pérenniser l’activité en embauchant. Parmi nos clients on a de jeunes retraités qui préparent leur temps libre. C’est un projet de vie  » souligne David Roy. Le goût des clients Pour Franck Roy le Nautic est aussi  » l’occasion de voir les clients « .  » J’en profite pour essayer de savoir comment ils se positionnent s’ils comptent vendre leur bateau pour passer à un modèle plus gros. C’est pour cette raison que je compte doubler l’effectif pour ne pas avoir à annoncer des délais de livraison trop longs. Mais il est arrivé aussi de rencontrer des gens qui ne connaissaient pas le chantier qu’ils ont découvert au salon et de les voir repartir avec un bon de commande.  » Le Nautic est aussi un moyen de se tenir au courant des dernières tendances.  » Heureusement que j’ai changé ma gamme. En ne proposant que les premiers bateaux que je fabriquais je n’aurais jamais tenu jusqu’à ce jour  » assure Franck Roy dont l’objectif est  » de continuer à promouvoir les nouveautés « . Le palmarès d’Ofcet Le chantier Ofcet situé dans le centre d’affaires nautiques de La Rochelle arrive à Paris précédé d’une réputation et d’un palmarès.  » On vient pour fêter les bons résultats  » sourit Yann Dubé directeur d’une entreprise créée en octobre dernier dans la continuité du chantier Prépa Nautic.  » Il y a deux ans on avait lancé un projet de voilier de compétition pour participer à la Mini-Transat 6.50 [entre Douarnenez et Pointe-à-Pitre]. Trois ont couru cette année deux sont arrivés aux deux premières places. L’objectif était plus que rempli ! Pour nous c’est le fruit de deux années de travail. On est maintenant sur un nouveau modèle de 32 pieds IRC Transquadra pour lequel nous avons travaillé avec le cabinet d’architectes Lombard et la voilerie Incidences à La Rochelle. Il y a une belle synergie entre les entreprises du département  » constate le directeur d’Ofcet qui passera de quatre à 13 salariés en mai prochain et espère s’ouvrir à Paris au marché international (Italie Espagne Allemagne Royaume-Uni). Le Conseil départemental compte lui-même exporter le savoir-faire local. Il participera à la création d’une école de voile inaugurée en juin prochain à Dalian en Chine. (1) 2 Win accastillage Périgny ; Afep Marine voiliers La Rochelle ; Candela voiliers La Rochelle ; Construction navale Roy voiliers Marsilly ; Pole Refit La Rochelle voiliers La Rochelle ; chantier Ofcet voiliers La Rochelle ; Yacht Concept voiliers La Rochelle ; Dwalin paddle board Sainte-Marie-de-Ré. Dufour prêt à s’agrandir Nautitech voit plus loin Le Grand Pavois avait annoncé le retour de l’embellie. Le Nautic devrait confirmer la tendance. De fait le marché des multicoques est en pleine forme et les gros chantiers se refont une santé à l’image de Dufour Yachts qui a doublé sa production cette année (près de 180 bateaux) et recruté une cinquantaine d’intérimaires alors que la société avait du plomb dans l’aile il y a deux ans au point d’être secourue financièrement par la Région le Département et la Communauté d’agglomération à hauteur de 4 millions d’euros. Adapter le port de Rochefort  » L’entreprise avait un business plan qu’elle a mené avec succès. Aujourd’hui elle est sortie de sa période d’observation et sa production est repartie notamment à l’international. Elle est par exemple leader en Italie. Dufour songe même à s’agrandir toujours sur le site des Quatre-Chevaliers à Périgny. Elle nous en a fait la demande  » explique Sylvie Marcilly vice-présidente du Conseil départemental. Nautitech aussi à Rochefort est sortie de la zone de turbulences. Après un trou d’air en 2011 le fabricant de catamarans s’est envolé. Le rachat par le groupe allemand Bavaria en 2014 l’a fait entrer dans une autre dimension.  » Le chantier s’est agrandi sur le site de Rochefort il a doublé son effectif. Actuellement il est question de travailler avec le port de Rochefort pour faire en sorte qu’on puisse embarquer les bateaux sur des cargos. Un schéma d’aménagement du secteur portuaire est en cours d’élaboration afin d’adapter les quais à cette nouvelle activité. Je rappelle que 65 % de la production de la filière nautique est exportée  » indique Sylvie Marcilly. F. Z. Dans la forêt de mâts qu’éclaire la lumière artificielle du Parc des expositions de la porte de Versailles ils tentent de faire leur trou. Par leurs propres moyens ou en prenant appui à un tronc solide. Chaque année le stand de la Charente-Maritime au Nautic de Paris offre ainsi un peu d’espace à des chantiers modestes.  » Un salon c’est cher. Même avec la logistique offerte ça me revient à 2 500 € 2 800 € hors taxes. Mais si j’y vais tout seul ça monte à 7 000 €  » confie Franck Roy qui a donné son nom à un chantier installé à Marans qu’il déménage actuellement à Marsilly. Publicité Il  » monte  » depuis douze ans à la capitale pour présenter ses bateaux comme son dernier bébé le Solenn Day 27 un voilier en bois de 820 mètres à la ligne élégante. Le carnet de commandes de la petite entreprise qui a doublé son effectif (huit salariés) est rempli jusqu’en juin 2017 mais le patron ne se voit pas être absent de la grande vitrine parisienne. En chiffres 400 entreprises composent la filière nautique dans le département générant un chiffre d’affaires annuel de 400 millions d’euros. 4 000 emplois directs en dépendent. 65 % de la production partent à l’exportation.  » Il y a six ans j’ai fait l’impasse sur le Nautic parce que j’avais déjà pas mal de boulot. Mais je l’ai fait savoir à tous mes clients à la presse. Aujourd’hui avec la conjoncture une entreprise qui n’est pas présente au salon alors qu’elle y vient régulièrement ça peut envoyer des signaux négatifs.  » Perspectives de vente Le Conseil départemental de la Charente-Maritime accueillera cette année sur un espace de 300 mètres carrés huit chantiers (1) parmi la quarantaine d’entreprises locales présentes qui seuls n’auraient pas pu s’offrir le voyage à Paris.  » C’est une opportunité quand on n’a pas un budget phénoménal  » confirme David Roy – aucun lien de parenté avec le premier – qui a repris il y a trois ans la société Afep Marine Evolution installée à La Rochelle. Bénéficiant de bons papiers dans la presse spécialisée notamment pour son voilier de croisière à l’étrave arrondie Rêvolution 29 (890 mètres) il espère concrétiser ce succès d’estime par des contrats.  » Je pense qu’il y a quelques perspectives de vente cette année. C’est un gros pari financier pour l’entreprise car on veut pérenniser l’activité en embauchant. Parmi nos clients on a de jeunes retraités qui préparent leur temps libre. C’est un projet de vie  » souligne David Roy. Le goût des clients Pour Franck Roy le Nautic est aussi  » l’occasion de voir les clients « .  » J’en profite pour essayer de savoir comment ils se positionnent s’ils comptent vendre leur bateau pour passer à un modèle plus gros. C’est pour cette raison que je compte doubler l’effectif pour ne pas avoir à annoncer des délais de livraison trop longs. Mais il est arrivé aussi de rencontrer des gens qui ne connaissaient pas le chantier qu’ils ont découvert au salon et de les voir repartir avec un bon de commande.  » Le Nautic est aussi un moyen de se tenir au courant des dernières tendances.  » Heureusement que j’ai changé ma gamme. En ne proposant que les premiers bateaux que je fabriquais je n’aurais jamais tenu jusqu’à ce jour  » assure Franck Roy dont l’objectif est  » de continuer à promouvoir les nouveautés « . Le palmarès d’Ofcet Le chantier Ofcet situé dans le centre d’affaires nautiques de La Rochelle arrive à Paris précédé d’une réputation et d’un palmarès.  » On vient pour fêter les bons résultats  » sourit Yann Dubé directeur d’une entreprise créée en octobre dernier dans la continuité du chantier