Les Minimes : une piste pour naviguer moins cher

Source : www.sudouest.fr

La mer en partage. Le credo n’est pas nouveau. Mais une poignée d’anciens élèves de la mention complémentaire architecture navale de l’école d’architecture de Nantes lui donne une déclinaison originale à travers l’association Lab-Rev qu’ils ont créée en début d’année.Tout débute il y a trois ans lorsqu’Adrien Marchandise et des copains s’engagent dans la restauration de son bateau. Un voilier de 7 mètres qu’ils retapent avec les moyens du bord  » à pas cher  » comme ils disent. 6 000 euros de frais de remise en état et d’entretien 5 000 milles de navigation plus loin et trois années plus tard le voilier s’est irrémédiablement abîmé contre un objet flottant non identifié.Rien cependant ne décourage ces jeunes formés au départ dans des écoles d’ingénieurs fins connaisseurs des matériaux et de leurs résistances. Au contraire. Cette première expérience les incite à aller plus loin dans l’idée de partager leurs connaissances dans la réparation d’un bateau pour réduire les coûts et ainsi favoriser l’accès à la pratique nautique.Des  » fab-labs « Ils gardent le cap et créent une plateforme d’échanges de bons tuyaux. Lorsqu’elle sera en ligne (vraisemblablement à l’automne) elle fonctionnera à la manière de Wikipédia les internautes pourront l’alimenter de leurs connaissances.Le second volet de la démarche a trait à la fabrication des petites pièces d’accastillage.  » C’est le truc qui nous a coûté le plus cher dans notre premier refit  » exprime Adrien Marchandise de concert avec Olivier Leynaud et Alix Ladam présents ce matin-là pour assister devant l’élévateur du Marillac à la mise à l’eau de leur nouveau voilier aux Minimes. Un bateau acheté par huit personnes en copropriété.  » Karikera  » un Ambassadeur de 11 mètres (plan Herbulot) arrive de Méditerranée.Par étapes successives le ketch remontera vers Lorient. À chaque escale son équipage fera la démonstration des solutions trouvées pour se procureur de petites pièces d’accastillages à moindre frais. À La Rochelle puis aux Sables-d’Olonne et à Saint-Nazaire ils montreront ces pièces sorties d’un  » fab-lab  » atelier de fabrication collaborative où des machines sont mises à la disposition de ceux qui le fréquentent.Des imprimantes 3D pour tracer les pièces des découpeuses laser des fraiseuses etc.  » Il existe une cinquantaine d’ateliers de ce type en France mais pas à La Rochelle où si l’expérience s’avère concluante nous pourrions envisager d’en ouvrir un explique Adrien Marchandise. Car La Rochelle et Lorient sont deux points de fixation de la pratique nautique – notamment avec des approches sportives de jeunes navigateurs travaillant sur des prototypes – où il semble pertinent de faire cette proposition. « Le plastique économiquePour la réalisation de ces pièces d’accastillage en plastique un outil précieux permet après modélisation en trois dimensions d’activer l’injection d’un fil plastique par une buse. La matière vient se déposer par strate selon les formes souhaitées. Adrien Marchandise tient entre ses doigts deux prototypes de taquets résultants de cette technique. Il insiste sur leur faible coût par comparaison avec des éléments équivalents en vente sur le marché.La démarche expérimentale de fabrication de pièces va se poursuivre avec des projets de fabrication d’éléments d’éolienne et d’hydrolienne pour fournir l’énergie à bord.Puis le voilier mettra les bouts depuis la Bretagne pour un périple de six mois autour de la Méditerranée. Histoire de valider en conditions réelles de navigation la fiabilité des éléments produits.