Le groupe Bénéteau laisse cinq années de tempête derrière lui

Source : nautisme.lefigaro.fr

Le leader mondial de la plaisance a annoncé mercredi soir des profits en 2013-2014 pour la première fois depuis 2008. Le rebond est venu du marché du bateau à moteur aux États-Unis. C’est la fin de la tempête pour Bénéteau. Le leader mondial de la plaisance qui a connu 5 années consécutives de chute de son marché a annoncé mercredi soir lors de ses prévisions pour l’exercice 2013-2014 que cette année serait la première année de croissance depuis 2008. Sur la partie « nautisme » son coeur de métier le groupe français prévoit ainsi une croissance de 6 % de son chiffre d’affaires. Une performance supérieure à celle du marché mondial qui sort également de sa longue torpeur avec cette année une croissance de 3 %. L’exercice fiscal commencé fin septembre devrait également marquer le retour à la profitabilité de l’activité « Bateaux » sinistrée par la crise avec un résultat opérationnel de 15 millions d’euros contre une perte de 13 million l’an dernier. »Depuis 2008 le marché mondial de la plaisance avait chuté de 50 % explique Bruno Cathelinais le président du directoire du groupe. Un point bas a même été atteint en 2013 avec une baisse de 53 %. Cette crise nous a permis d’évoluer dans notre stratégie: avant 2008 nous ne vendions que des voiliers. Depuis nous avons décidé d’accélérer notre développement sur le marché du bateau à moteur qui est 8 fois plus gros que le marché du bateau à voile ». Une stratégie gagnante pour le groupe puisque cette année la croissance du marché mondial vient des États-Unis et plus particulièrement du segment des bateaux à moteurs où Bénéteau a pris des parts de marchés. Le chiffre d’affaires sur ce marché sera ainsi en hausse de 35 % cette année et atteindra 145 millions d’euros. Ce qui veut dire que le segment du moteur aux États-Unis qui était quasiment inexistant dans les ventes de Bénéteau en 2008 représente aujourd’hui plus de 10 % des ventes du groupe dans le monde.Un voilier sur trois dans le mondeLa reprise n’est en revanche pas au rendez-vous en Europe où le marché va continuer à se rétracter de 5 % cette année. « La France qui avait même mieux résisté que ses voisins au début de la crise a fini par connaître la même tendance explique Bruno Cathelinais. Le marché français qui a chuté de 25 % l’an dernier devrait encore baisser de 10 % cette année ». L’hexagone est donc un gros contributeur à la baisse du marché européen cette année dans un contexte de reprise du marché mondial.Pour les années à venir le groupe entend consolider sa position de leader mondial sur le marché de la plaisance à voile. « Le fait que notre marque soit mondialement connue pour ses bateaux à voile nous permet de nous imposer plus vite sur le marché du bateau à moteur avec des marques sous bannière Bénéteau » explique Bruno Cathelinais. Il faut rappeler qu’aujourd’hui un bateau à voile sur 3 dans le monde sort de l’un des chantiers du groupe (Bénéteau Jeanneau CNB et Lagoon). Le groupe qui s’était fixée comme objectif de devenir leader du marché européen sur les bateaux à moteur de 5 à 15 mètres entend maintenant conquérir le monde avec une gamme plus large de bateaux à moteur allant jusqu’à 30 mètres. Le ratio voile-moteur qui était de 80-20 % en 2010 devrait être de 60-40 % en faveur du bateau à moteur à horizon 2020.Moins connue l’autre activité du groupe la branche « Habitat » de fabrication et de commercialisation des maisons à ossature en bois est en revanche frappée de plein fouet par la crise qui sévit en France (l’hexagone représente 80 à 90 % de ses ventes). La division Habitat devrait perdre ainsi 3 millions d’euros cette année ce qui agrégé aux 15 millions de résultats de l’activité « Plaisance » laisse entrevoir une marge opérationnelle de 12 millions d’euros pour le groupe Bénéteau en fin d’exercice.La mer est encore formée pour le groupe mais le ciel se dégage et la visibilité s’accroît: Bruno Cathelinais annonce déjà une croissance à deux chiffres pour le chiffre d’affaires sur la saison 2014-2015. Une croissance de 10 % permettrait alors au résultat d’être multiplié par deux et assurément d’enterrer l’une des plus grande crise de l’histoire du groupe.