Source : www.sudouest.fr
Depuis le début du mois d’août la trentaine de salariés du chantier nautique Ocqueteau est en vacances. Avant leur départ ils ont été informés le 25 juillet de la cession de l’entreprise du Château-d’Oléron. Jean-Pierre Mellier qui en était le président-directeur général depuis 1992 – à une époque où le chantier oléronnais se trouvait sous le giron du chantier vendéen Jeanneau- avait la pleine propriété de son entreprise depuis 1996. Il a atteint aujourd’hui l’âge d’une retraite qu’on imagine active mais pas forcément en retrait du monde de l’entreprise et il passe ainsi le flambeau à Christian Monier 48 ans.Ancien cadre de PSA Peugeot-Citroën le nouveau dirigeant d’Ocqueteau y a occupé plusieurs postes de directeur financier avant de prendre le volant de la filiale chilienne du groupe automobile. Vingt années dans la finance bouclées au Chili par le contact avec ce qu’il considère être une PME du géant automobile : une implantation de 200 personnes exclusivement organisée en réseau de distribution. Les atouts d’une marqueLa précision n’est pas neutre pour celui qui reprend la petite entreprise oléronnaise. L’échelle et les atouts d’un chantier tel qu’Ocqueteau lui parlent avec évidence : » la notoriété d’une marque les qualités marines et la solidité de ses bateaux enfin le maintien de son positionnement dans le segment des embarcations in-board de moins de 10 mètres que d’autres fabricants d’unités à moteur ont délaissé avec la crise. « Le nouveau dirigeant cultive la proximité et entend le faire ici avec les clients et le réseau de distribution de l’entreprise soit une trentaine d’adresses en France et une vingtaine à l’étranger qu’il va méthodiquement visiter. Parce qu’au-delà des visions à long terme Christian Monier se dit empressé de » descendre sur le terrain pour se mettre à la place de ses clients et de ses ouvriers « .Orientation stratégiqueDe la plaisance il a la connaissance d’un pratiquant d’abord formé à la voile et qui a découvert les unités à moteur en avançant en âge.Sous sa main la marque Ocqueteau réputée dans la fabrication d’unités de pêche promenade avec une quinzaine d’unités dans la gamme va-t-elle infléchir et densifier son orientation stratégique ? Posant le regard sur le Tilapia l’unique voilier maison et s’interrogeant sur une gamme croisière le PDG ne l’exclut pas. L’export reste aussi une priorité. Absente l’année dernière du Grand Pavois la marque y reviendra en septembre prochain et y présentera deux unités à flot le 700 et le 745.Durant ses vingt-et-un ans à la tête du chantier Jean-Pierre Mellier a su faire fructifier ses affaires. L’entreprise a compté jusqu’à une centaine de salariés elle a affiché de beaux résultats excédentaires et réalisé jusqu’à 10 millions d’euros de chiffres d’affaires. Des poires pour la soif et passer la crise qui depuis 2008 l’a rudement secouée ramenant son chiffre d’affaires à ce qu’il était lorsque Jean-Pierre Mellier en fit l’acquisition. Mais le dirigeant peut partir tête haute. Malgré les trois plans sociaux auxquels il a été contraint ces cinq dernières années il est parvenu à sauver l’entreprise les relations sociales en interne et de bons rapports avec les élus en externe. Essentiel à l’échelle d’un territoire comme Oléron dans l’enviro nnement économique difficile du nautisme.