Le chantier Feeling retrouve des vents portants

Source : www.entreprises.ouest-france.fr

Quelques rayons de soleil petite brise. Temps idéal pour tester le dernier Feeling 39 by Alessandro di Benedetto. Le navigateur du Vendée Globe qui avait déjà bouclé un tour du monde sur un mini 650 est le parrain du chantier Privilège marine aux Sables-d’Olonne (Vendée). Il peaufine la gamme.  » Plus aventurier que régatier il sait qu’un bateau doit durer commente Gilles Wagner PDG. Il améliore la sécurité et l’ergonomie.  » Parois étanches à l’intérieur par exemple ou coffret étanche pour kit de sécurité etc. Dans une plaisance  » en berne  » une nouvelle histoire commence pour le chantier de Port-Olona. Alors qu’Alubat autre marque emblématique locale tente de repartir après avoir tout juste déposé le bilan et licencié 37 personnes Privilège renaît de ses cendres depuis presque deux ans.  » Preuve que c’est possible malgré la morosité ambiante  » positive le patron. À l’image aussi de J composites dans la zone industrielle juste à côté qui a tourné la page après une reprise en 2010. Privilège marine est issu de deux chantiers historiques qui s’étaient taillé une belle notoriété . Kirié avec les monocoques Feeling. Et Jeantot Marine créé par le navigateur pour les catas de luxe. Après 1996 ils ont chacun été rachetés par le groupe Alliaura qui avait un temps installé son siège près du Mans.  » La voile j’y connais rien !  » Aux grandes heures le site sablais a employé jusqu’à 280 personnes. Une partie puis la totalité de la production a fini par être transférée à Lanester dans le Morbihan. Jusqu’à la liquidation en 2012. Les marques et les outils ont été repris aux enchères par l’entrepreneur vendéen.  » Je travaillais dans l’automobile rappelle Gilles Wagner. Puis dans les cabines de douche : beaucoup plus artisanal. Ce côté-là m’intéresse c’est la gestion de l’humain. La voile ? Je n’y connais rien !  » Les catamarans un marché plus porteur ont d’abord été relancés. Avec une dizaine de salariés seulement. Trois de ces bijoux dont le prix va de 600 000 à quatre millions d’euros ont été vendus. Trois autres sont en construction. Maintenant que la production est relancée place aux monocoques.  » Objectif retour aux sources  » commente Gilles Wagner. Redonner leurs lettres de noblesses à ces voiliers qui avaient acquis une superbe réputation. Chez ceux qui n’hésitent pas à se lancer dans un tour du monde en famille par exemple. Un réseau d’une quinzaine de distributeurs en France et en Europe a été reconstitué. Le contact avec les clients a été renoué. La semaine dernière 150 personnes ont été invitées à des journées privées.  » C’est toujours la crise. Mais ceux qui peuvent se permettre en ont marre de faire attention et recommencent à se faire plaisir.  » Le carnet de commandes est garni jusqu’à l’été avec une petite dizaine de bateaux. Le chantier emploie 57 personnes dont une trentaine à temps plein.  » On pense en transformer encore cinq à dix en CDI cette année  » annonce le responsable. Des salariés d’Alubat ont été recrutés : menuisiers commerciale ou dessinateurs. Certes le patron reste prudent.  » Cela n’est jamais gagné !  » Mais c’est déjà une belle victoire : vingt mois après les nouveaux Feeling s’apprêtent à reprendre fièrement les mers du Globe.