Source : nautisme.lefigaro.fr
L’édition 2012-2013 a pris un tournant médiatique avec 738 heures de télévision sur les chaînes étrangères. » Même les médias néerlandophones ont parlé de cette course jusque-là très française » se réjouit le marin belge Christophe Bullens qui espère s’aligner au départ du prochain Vendée Globe. En 2016 la course sera portée par le nouveau partenaire de la classe IMOCA la société OSM de Keith Mills. Le Britannique propriétaire du bateau d’Alex Thomson est aussi l’ancien directeur de la candidature londonienne aux JO et il espère tirer parti de cette expérience pour le Vendée Globe. » Pour les JO nous avons dû trouver de nombreuses solutions pour attirer les sponsors sans affichage publicitaire évident nous a-t-il expliqué. Nous allons faire de même pour les bateaux IMOCA et je pense que les questions de développement durable ou les prouesses technologiques peuvent grandement intéresser les entreprises : l’IMOCA offre de très belles opportunités pour présenter leurs produits. » Pour le Vendée Globe 2012-2013 les concurrents avaient dû porter leur projet dans un contexte économique défavorable mais OSM espère bien apporter un nouvel élan au circuit en attirant des entreprises étrangères. Pour intéresser hors de nos frontières notamment en Amérique et en Asie OSM souhaite adapter le calendrier IMOCA et ajouter des courses et étapes sur ces deux continents. La classe cherche également un sponsor principal pour l’ensemble du calendrier IMOCA. Luc Talbourdet le président de la classe IMOCA table sur un an minimum de recherches et négociations pour concrétiser un tel sponsoring. La téléréalité du Vendée Globe ? Lors du Vendée Globe 2012-2013 le public a profité de vidéos toujours plus originales pour attirer l’œil du grand public. Tanguy de Lamotte y a consacré jusqu’à 1 heure et demie par jour. Pour libérer du temps de navigation Patricia Brochard co-présidente de Sodebo sponsor du Vendée Globe et de Thomas Coville a déjà testé un système de vidéos fixées sur le multicoque. Keith Mills souhaite avancer encore avec un système informatique développé par des ingénieurs de Lausanne. » La technologie va transformer la façon dont les courses IMOCA sont présentées explique-t-il. Vous ne pouvez pas compter sur le marin pour évoquer tout ce qui se passe à bord. Quand un événement dramatique arrive le skipper peut être occupé à réparer l’avarie ou à tenter de ne pas partir à la mer. Donc nous travaillons sur un logiciel qui déclencherait automatiquement les caméras grâce à des capteurs sur les instruments de bord ou sur le cœur du marin. » Les images seraient ensuite envoyées par satellite. » Tout cela 24 heures sur 24 à bord de 20 bateaux… Cela serait incroyablement efficace ! » L’homme d’affaires assure que le marin aura toujours le dernier mot sur l’envoi des images. Bruno Retailleau président de la SAEM Vendée sait qu’il est fondamental d’avoir des images pour embarquer les spectateurs avec les marins. » Cependant il faut être vigilant pour garder l’esprit de la course explique-t-il. Il n’est pas question de faire du Vendée Globe un plateau de télé-réalité. C’est au skipper de raconter son histoire sans voyeurisme. » Du côté des marins tous sont conscients de l’intérêt d’une plus grande médiatisation. » Je crois qu’il faut donner un cadre mais sans imposer nuance Kito de Pavant. Il ne faut pas oublier que les marins sont aussi en mer pour une certaine forme de liberté. » Arnaud Boissières attire de son côté l’attention sur l’aspect financier. Ce marin qui nous confie préférer raconter ses courses en mots et en images sans pour autant négliger le pouvoir libérateur du face caméra était limité par un petit budget de communication lors de son dernier Vendée Globe. » Je suis gestionnaire de ma société et j’avais des comptes à rendre à Akena et à mes salariés j’ai donc fait très attention à ne pas dépasser mon budget précise-t-il. Mais en 2016 nous devrions avoir un sponsor IMOCA pour financer les innovations technologiques. Cela me semble une très bonne idée. » L’Everest de la course au large se prépare pour raconter encore plus d’aventures et de duels en régate.