Source : bourse.lesechos.fr
La crise a durement frappé la plaisance française. Les quatre groupes cotés à Paris ont tous pris l’eau en Bourse. Après de drastiques mesures pour éviter de sombrer ils espèrent le retour d’un vent de croissance en 2013. Encalminé depuis la crise de 2008 le marché de la plaisance commence à sentir une petite brise venue du large et espère bien prendre le vent en 2013. Laurent Vallée responsable de l’analyse financière chez Portzamparc table sur un marché stable avec une poursuite de la baisse en Europe compensée par le redémarrage des Etats-Unis et une croissance en Asie et en Amérique du Sud.Avec plus de 240.000 visiteurs le Salon nautique de Paris s’est bien déroulé (il a fermé ses portes le 16 décembre). » Les professionnels ont été agréablement surpris par une activité meilleure que prévue et une présence renforcée de la clientèle étrangère » explique la fédération des industries nautiques dans son bilan de l’événement. » Nous réalisons en dix jours un quart du chiffre d’affaires France sur le salon » précise Bruno Cathelinais le président de Bénéteau. La visibilité s’améliore donc un peu. Le secteur en a bien besoin car il vient de traverser une période terrible (voir ci-dessous et au bas du dossier).Une meilleure visibilité Un coup d’œil sur les performances boursières des quatre groupes cotés de la plaisance donne immédiatement le ton : les performances sur longue période sont catastrophiques (entre 55 et 86 % de baisse en cinq ans). » La crise de 2008 a eu des conséquences dramatiques sur notre secteur. Juste après la faillite de Lehman Brothers il n’y avait tout simplement plus de commandes » se souvient Patrick Guilloux le directeur financier du groupe Bénéteau. Les quatre grands du secteur ont énormément souffert (par exemple à la fin de l’exercice 2008 les pertes de Poncin Yachts étaient supérieures à son chiffre d’affaires). Ces groupes familiaux ont tangué mais ils n’ont pas sombré. Certains ont mis le cap sur des niches de marché en croissance tel par exemple le catamaran. D’autres ont cédé des activités déficitaires. Tous ont réduit les coûts et investi dans l’innovation : en utilisant des matériaux comme le carbone ils ont pu fabriquer des bateaux plus légers.Ils ont aussi privilégié le haut de gamme moins dépendant de la crise. » Le marché de masse va mal car il s’adresse à une clientèle de cadres ou des professions libérales qui perdent facilement confiance « explique David Etien le directeur financier de Poncin Yachts. En revanche un milliardaire russe qui souhaite faire un tour du monde n’hésitera pas à débourser 15 million d’euros pour un bateau de plus de 15 mètres et par ailleurs demandera du » made in France » ! Pour suivre les grandes fortunes mondiales qui sont de plus en plus nombreuses en Russie en Chine (où un gros bateau à moteur est un signe extérieur de richesse) ou au Brésil les fabricants de yachts ciblent davantage l’international. La petite risée qui a soufflé sur les salons d’automne va-t-elle se transformer en alizé l’an prochain ? » Je suis optimiste pour 2013 » lance Jean-François Fountaine le président de Fountaine Pajot. Même son de cloche chez Poncin Yachts. Il faudra toutefois attendre la » grand-messe » de janvier de Bénéteaupour mieux appréhender l’année à venir. Le numéro un mondial donnant le la dans la profession.