Source : www.challenges.fr
La start-up, qui avait commencé à s’agrandir en 2016 en rachetant Sailsharing, va pouvoir poursuivre sa stratégie de croissance externe : elle vient de lever 4 millions d’euros auprès d’Olma Private Equity Fund. Une opération qui porte à 5,7 millions le montant des fonds levés depuis sa création. « Notre entreprise a la croissance et l’agilité d’une start-up, mais les fondamentaux et une rentabilité qui s’approchent d’un groupe qui fait du résultat », affirme Bismuth. Cofondateur de Samboat, qui propose sur son site 22 000 bateaux en location, Laurent Calando, 29 ans, doute de la véracité de ces performances.
Il confie à Challenges avoir déclenché depuis près de deux ans un contentieux devant le tribunal de commerce de Paris, accusant Click & Boat de « concurrence déloyale » et de « parasitisme ». Basé à Bordeaux, Samboat reproche à Bismuth des méthodes de pirate. Avant le contentieux, Calando signalait qu’il fallait « faire extrêmement attention aux chiffres avancés par Click & Boat ». L’ingénieur en mécanique précisait alors : « Ils annoncent des chiffres irréalistes et dénigrent ceux que nous avançons. S’il faut les faire constater par huissier, nous le ferons. »
Airbnb comme modèle
Le modèle économique des deux start-up, consistant à prélever une commission de 15 % sur les transactions, est comparable à celui d’Airbnb. Et les deux sociétés se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Click & Boat a été fondée par deux anciens de Mazars à La Défense, Samboat par un tandem qui s’est connu chez Total, autre pilier du quartier d’affaires parisien. Last but not least, les deux entreprises se sont lancées en 2014.« Leur levée de fonds ne change pas la donne pour nous », relativise Calando. Notre activité se développe rapidement et on continue notre percée à l’étranger. » Mais la bataille entre les deux entreprises se prolonge pour le contrôle des marinas internationales. Click & Boat a ouvert un bureau à Miami et lorgne le marché américain, où elle réalise 10 % de son chiffre d’affaires. Samboat entend se développer en priorité en Europe, où la société bénéficie d’une forte croissance. « Envoyer un stagiaire à Miami, ce n’est pas forcément être le plus crédible », ironise Calando. Bismuth, lui, ne commente pas le conflit en cours, que la Justice devrait trancher à la rentrée.