Source : www.letelegramme.fr
Toute l’année partout en Bretagne surfeurs kiteux et planchistes se mettent à l’eau. Une passion et un business avec deux $$…..Et même si les pratiquants sont très majoritairement non-licenciés les fédérations ont leurs estimations : plus de 35.000 surfeurs pratiquants du Stand up paddle (SUP) compris 4.000 à 5.000 kiteux et 25.000 à 30.000 planchistes rien qu’en Bretagne. On dépasse les 600.000 sur la France entière.De 400 à plusieurs milliers d’eurosTout ça représente de l’argent : à chaque fois au minimum une combinaison en néoprène (entre 150 et 300 euros) puis le matériel lui-même. Compter entre 250 et 800 euros pour un surf neuf entre 500 et plus de 2.000 pour un stand up paddle et sa pagaie pas loin de 2.000 minimum pour un ensemble planche-aile-harnais en kite encore plus pour le matériel nécessaire à la pratique du windsurf (une planche deux voiles et le matériel qui va avec). Or « une vraie spécificité bretonne c’est que les pratiquants sont multisupports explique Mathieu Hurier associé-gérant des surf-shops Swell Addiction (dix salariés 235 millions d’euros de chiffre d’affaires entre Brest Auray et La Torche). Du coup ils sont à l’eau toute l’année ». Et du coup leurs factures grimpent rapidement : on en connaît qui ont plus de 5.000 euros de matériel dans leur garage (et on ne parle pas des compétiteurs)… Surf et Sup en hausse Cette polyvalence permet aussi de rattraper la baisse d’une activité par la hausse d’une ou plusieurs autres. « En ce moment ce sont le surf et surtout le SUP qui marchent fort. Le windsurf se maintient bien seul le kite connaît une petite baisse : beaucoup de gens s’y essaient mais ne persévèrent pas » indique Mathieu Hurier. Les chiffres des industriels indiquent pour leur part une baisse pour la planche et une stabilité du kite « mais il y a un énorme marché de l’occasion ». Au total la Fédération des industries nautiques comptabilise un chiffre d’affaires du matériel de glisse (sur l’eau !) de 62 millions d’euros en 2012 mais sans s’avancer sur une répartition régionale. Et ça ne comprend pas le textile qui représente selon les industriels du surf plus de la moitié de leur chiffre d’affaires. Enseignement : plus de 350 emplois ! Beaucoup en tout cas font leurs premiers pas dans une des nombreuses écoles et structures plus ou moins développées qui dispensent des cours ou louent du matériel (lire ci-contre).Nautisme en Bretagne en recense 321 représentant 362 équivalents temps plein et surtout en 2013 27 millions d’euros de chiffre d’affaires et 37 millions d’euros d’achat de matériel ! On est loin de la caricature de l’activité pour marginaux survivant en dormant sur les plages dans leurs fourgons… Rajeunissement de l’image de la Bretagne Ils existent pourtant. Pas marginaux mais dans leurs fourgons. Des Bretons mais aussi des touristes venus parfois de loin. Les parkings des plages de Crozon ou de la baie d’Audierne en particulier sont bien connus des Allemands et des Néerlandais. Et ce n’est pas parce qu’ils ne vont pas à l’hôtel qu’ils ne consomment pas : il faut bien se nourrir racheter un accessoire abîmé au surfshop du coin passer prendre un verre au bar du coin… La Région Bretagne ne s’y trompe d’ailleurs pas qui axe une bonne part de sa communication notamment via le site « Osez » (450 à 500.000 pages vues chaque année) sur la glisse. « On a un terrain de jeu formidable et c’est aussi un axe de rajeunissement de l’image de la Bretagne » explique Jean-Marie Le Berre du Comité régional de tourisme. Il reste toutefois des axes de progression : « L’activité numéro un des touristes en bord de mer c’est… la balade. Notre objectif c’est de les pousser à se mettre à l’eau ». Sans pour autant perdre de vue les limites de l’exercice : « On ne peut pas non plus encourager les gens à se rendre en masse sur un spot exceptionnel comme La Palue à Crozon par exemple alors que c’est un espace protégé pas aménagé pour les accueillir ». Parce que la glisse fait partie des sports dits « nature » et qu’il ne faudrait pas que le succès de l’une se fasse au détriment de l’autre.