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Alessandro di Benedetto a franchi hier la ligne d’arrivée du Vendée Globe clôturant cette septième édition. Pour les entreprises l’heure est au bilan. Et malgré la crise elles sont toujours présentes sur les lignes de départ des courses océaniques.Quatre semaines après son arrivée victorieuse aux Sables-d’Olonne François Gabart poursuit son marathon médiatique. Il faut dire que ce marin de 29 ans au physique de gendre idéal a tout pour plaire aux médias. » François est un jeune skipper sympathique et il s’exprime bien. On a de très bons retours médiatiques » reconnaît Catherine Antonetti directrice de la communication de Macif. L’assureur n’a pas hésité à casser sa tirelire pour participer à cette aventure : huit millions d’euros sur quatre ans. Et le retour sur investissement semble positif. » La marque a été citée plus de 27.000 fois dans les médias lors du Vendée Globe contre 5.700 fois lors d’une année classique » explique Catherine Antonetti. » On a en plus eu la chance de gagner. Ce qui nous a permis de gagner en notoriété et en image de marque » ajoute-t-elle. Le jeu en vaut la chandelle À l’image de Macif les entreprises n’hésitent pas malgré la crise à se lancer dans le sponsoring nautique. Écologie dépassement de soi performance : les valeurs portées par la voile ne laissent pas insensibles les décideurs. Il faut dire que le jeu en vaut la chandelle. La voile est l’un des seuls sports avec le cyclisme où le nom de l’entreprise est cité directement. Dix ans après avoir arrêté le sponsoring Fleury Michon apparaît ainsi toujours dans les enquêtes d’opinion selon le classement 2011 des sponsors effectué par Sportlabgroup. » Il y avait moins de sponsors à l’époque et Fleury Michon avec Philippe Poupon était très actif » remarque Gilles Dumas coprésident et fondateur de l’agence de marketing Sportlabgroup. Mais » il y a toujours un intérêt pour une entreprise à se lancer. Même aujourd’hui. À partir du moment où la stratégie de sponsoring est bien définie l’entreprise sort gagnante » ajoute-t-il. Même en cas de naufrage ou d’avarie ? » Il ne faut pas nier le risque en amont. Il y a toujours une déception de ne pas être à l’arrivée. Mais les entreprises le savent » explique Régis Rassouli Président de Rivacom agence de communication basée à Brest. » Le public est plus mature qu’on ne le croit. Il saluera davantage la prise de risque lors de cette aventure que la casse matérielle » ajoute Xavier Dumas. Paradoxalement une avarie peut générer un élan de sympathie. Comme pour Yann Eliès sur l’édition précédente ou Bernard Stamm cette année. Rentabilisé avant le départ L’investissement est même dans la grande majorité des cas amorti avant le départ. Cheminées Poujoulat a ainsi invité 2.000 personnes aux Sables-d’Olonne. Une façon comme une autre de nouer des liens commerciaux. » Opérations RP et commerciales concours actions de solidarité… Nous multiplions les opérations en amont et en aval. Ça favorise le business » reconnaît Yvon Breton (*) directeur délégué d’ AG2R La Mondiale qui joue sur deux tableaux : la voile et le cyclisme. Mais le sponsoring ne se résume pas à une simple histoire de business. Il permet aussi de fédérer les équipes autour d’un projet. » On a volontairement choisi d’agir en communication interne lors de ce Vendée Globe » précise Catherine Antonetti. » Les salariés ont rejoint progressivement le projet. Les critiques du début se sont estompées au fur et à mesure de la course. Le métier d’assureur est très sérieux. Et cette victoire nous apporte un peu de légèreté » ajoute-elle. François Gabart a d’ailleurs entamé une nouvelle épreuve : un tour de France des fédérations pour rencontrer des collaborateurs du groupe. Une autre façon de rentabiliser l’investissement.Marine Le Clech