Nautisme. Un Bigouden donne le cap

Source : www.letelegramme.fr

En l’espace de quelques années le chantier naval de Combrit est devenu l’une des références pour les plaisanciers addicts à la voile. Le chantier Structures et ses Pogo s’affranchissent plutôt bien de la crise. La recette de Christian Bouroullec : innover encore et toujours. Il présente trois nouveautés au Salon nautique à Paris. Une vaste tente au milieu de la cour.  » Il nous faut de la place. On a multiplié les modèles pour garder un volume de production. Et ça marche  » sourit Christian Bouroullec. Le patron de Structures aborde le Nautic sans trop d’inquiétudes pour sa sixième participation au salon. Après plusieurs années de maintien de la production de voiliers le chef d’entreprise prévoit une nouvelle progression de son chiffre d’affaires. Il devrait atteindre les six millions d’euros en 2014. Un joli pied de nez à la morosité ambiante.Les 4.500 m⊃2; de hangars ne désemplissent pas depuis le lancement du Pogo 30 au printemps. Le dix-huitième voilier vient d’entrer en production et autant de clients ont passé commande. S’y ajoutent la construction des premiers Pogo 40S3 des Pogo 10.50 12.50 et 50.Depuis la sortie de son Pogo 6.50 en 1995 Structures avance de succès en succès. Un parcours unique pour une entreprise qui emploie désormais une bonne cinquantaine de salariés.  » Il y a certainement plusieurs raisons à cela. On essaie de faire des bateaux sans fioriture simples et qui marchent bien. Mais surtout des bateaux pour des passionnés des gens qui ont besoin de ça  » explique Christian Bouroullec.Le concept a pu étonner il y a quelques années. Le constructeur n’a pas oublié le lancement du Pogo 8.50 au Grand pavois de La Rochelle en 1999 :  » Les gens disaient : « Il n’est pas fini votre bateau ». Le style s’est imposé même si aujourd’hui les aménagements sont plus sophistiqués « .La course comme laboratoireLe chef d’entreprise sait de quoi il parle. Il avait remporté la Mini Transat en 1999 sur un Pogo 6.50. L’homme est à sa manière un visionnaire toujours une nouvelle idée en tête.  » C’est la base du métier  » lance-t-il.  » Un précurseur de ce type de bateaux tous performants et bien nés  » analyse Pascal Bénard en charge de la relation avec les chantiers à Nautisme en Finistère.Mais le succès des Pogo est d’abord le fruit d’une expérience développée pour la course au large.  » La croisière c’est 80 % de notre chiffre d’affaires. Mais le renom de la marque on le doit bien à la course  » poursuit Christian Bouroullec. Sept ans après les premières exportations de Pogo 2 – la seconde version dédiée à la Mini Transat – la participation du chantier aux salons de Southampton en Angleterre ou Düsseldorf en Allemagne a permis au patron de le vérifier.La course n’est pourtant pas qu’une question d’image. Le chantier y a puisé bon nombre d’idées pour le développement de ses derniers modèles pour la croisière. La raison pour laquelle le jeune bureau d’étude du chantier a consacré une bonne partie de son énergie au développement du nouveau Class40 le Pogo 40S3 en vue de la prochaine Route du Rhum. Et du Pogo 3 lancé cet hiver et sur lequel le chantier fonde de bons espoirs pour conserver son rang de leader du marché du mini de série.Au-delà des frontièresPas question pour autant de brûler les étapes.  » Notre progression s’est faite par palier… Le marché est difficile on ne sait jamais par avance de quoi demain sera fait ; il ne s’agit pas de se mettre en danger « .Une progression prudente qui a conduit le chantier à évoluer avec la demande de ses clients. Les bateaux de plus en plus grands ce sont eux qui les ont demandés. Y compris le Pogo 50 navire amiral de la flotte.Une évolution accompagnée d’une accélération de la part d’activité pour l’exportation réduite cette année en raison du lancement du Pogo 30 commandé par une clientèle essentiellement française.  » En 2012 nous réalisions 65 % de notre chiffre d’affaires hors de France. L’an prochain ce sera plus de 50 %  » annonce le patron du chantier dont la situation géographique n’entame pas le succès. À l’image de la concurrence les propriétaires de Pogo viennent désormais de tous les océans. Jean Le Borgne