Source : www.entreprises.ouest-france.fr
Les Boréal sont des bateaux très recherchés. Les clients doivent attendre deux ans pour prendre la barre de leur bateau après sa commande. Pour répondre à ce succès ce chantier cogéré par deux Belges Jean-François Delvoye et Jean-François Eeman recrute à Minihy-Tréguier. Dans un premier temps il cherche quatre à cinq personnes. Les postes à pourvoir : un nouvel accastilleur et de nouveaux » menuisiers « . » On ne cherche pas des menuisiers qui ont déjà monté l’intérieur d’un bateau comme le Boréal car ça n’existe pas. Il faut faire de la plomberie de l’isolation le chauffageexplique Jean-François Eeman cogérant du chantier. On recrute des personnes avec une certaine finesse d’exécution. Une fois qu’on a trouvé la bonne personne il faut l’intégrer au bon moment dans l’équipe car nous restons sur de petites séries. « Huit salariés en 2011 près de vingt aujourd’huiEn ce moment le chantier a cinq bateaux en construction. Au fond du hangar de 2 000 m2 les chaudronniers et soudeurs travaillent sur trois coques en aluminium qu’ils ne tarderont pas à passer aux menuisiers qui ne seront plus assez nombreux alors.Car chez Boréal ce ne sont pas les clients mais les capacités du chantier (en personnel et en espace) qui dictent la production. Depuis qu’il a été élu bateau de l’année 2010 ce voilier est très demandé malgré son prix élevé. » En 2009 le chantier construisait un bateau en 18 mois. En 2010 nous avons multiplié notre production par six. Si nous avions fait plus nous aurions encore du travail » dit Jean-François Eeman. Treize Boréal ont déjà été lancés depuis 2005 et quinze attendent de l’être.Pour suivre cette demande et pour des questions de sécurité le chantier s’est réorganisé. La peinture est sous-traitée au Guilvinec dans le Finistère la découpe des cloisons à Châteaubriant les meubles à Vieilles-Vignes en Loire-Atlantique.Et l’équipe ne cesse de grandir. Le chantier compte aujourd’hui 185 équivalents temps plein dont huit chaudronniers-soudeurs et six menuisiers.Un CDI d’entréeConçus pour faire le tour du monde les Boréal attirent des candidats d’horizons différents venus parfois de l’autre bout de la France voire d’Espagne… » Ils se sont installés ici pour l’entreprise note Jean-François Eeman. Cela donne un peu une ambiance » compagnon » nous mangeons ensemble nous fêtons les mises à l’eau. « Dans cette entreprise le premier contrat proposé est un contrat à durée indéterminée (CDI) avec une période d’essai. » Peut-être parce que nous sommes Belges Jean-François (Delvoye) et moi nous ne comprenons pas le système français de CDD qu’on prolonge par d’autres CDD. Ce n’est pas motivant » déclare Jean-François Eeman.À moyen terme le chantier va s’agrandir de 1 000 m2. Des embauches devraient suivre pour construire ce bateau qui marque déjà son époque par ses astuces de grand voyageur.Pour la petite histoire c’est lors d’une escale à Ushuaïa que Jean-François Delvoye a entendu parler de Minihy-Tréguier. À bord du bateau voisin du sien il y avait Jean-François Eeman et la navigatrice Nicole Van de Kerckove. Cette dernière lui a présenté la commune du Trégor : il y a un port il y a une école et on peut aller à pied de l’école au port. Delvoye s’y est installé pour construire un bateau avec ses idées. C’était le premier Boréal qu’on a voulu lui acheter… L’histoire était partie.