Source : m.challenges.fr
Le PDG d’une PME azuréenne dénonce les conditions financières qu’impose les organisateurs de ce salon de vente et de location de bateaux. Ca bouge dans le monde feutré du yachting. A l’occasion du salon de plaisance destiné à la vente et à la location de bateaux neufs et d’occasion Yachting Festival de Cannes (9-14 septembre) un petit broker a décidé de ruer dans les brancards. Il s’agit d’Arthur Bochno président d’Aqua Marine une PME de la Côte d’Azur qui emploie 21 personnes pour un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros. L’objet de son courroux? Les nouvelles règles de cet incontournable rendez-vous cannois. Ces dernières années Arthur Bochno avait un stand dans le Vieux Port l’endroit le plus prisé du salon. Mais aujourd’hui pour disposer d’un tel emplacement il faut obligatoirement exposer un bateau sur un autre port le Port Canto. La différence? « Je payais avant environ 10.000 euros mon stand de 27 mètres carrés au Vieux Port. Si cette année j’avais voulu avoir le même stand il eut fallu que je m’acquitte de 10 à 40.000 euros supplémentaires en fonction de la taille du bateau exposé ». Résultat Arthur Bochno a préféré décliner. Comme l’ont d’ailleurs fait d’autres petits brokers français comme CSO et Gaspard. Pour le patron d’Aqua Marine ce changement de règlement est la goutte d’eau de mer qui fait déborder le vase. La concurrence est déloyale dit-il car « les grands brokers anglo-saxons comme Camper Nicholsons Edminston ou Burgess ne paient pas pour exposer des bateaux sur le Port Canto. Ce sont les propriétaires de ces bateaux qu’ils sont chargés de vendre qui paient pour eux ». Les petits brokers français pénalisés Dans une lettre au président de la Fédération des industries nautiques Yves Lyon Caen le patron d’Aqua Marine s’en prend à ces grands groupes qui dit-il se servent des salons nautiques comme une façade pour prendre des contacts alors que la majorité des ventes sont signées à l’étranger: « C’est trop facile d’utiliser l’infrastructure très agréable de la Côte d’Azur sans jamais y contribuer ne serait-ce qu’une fois » s’indigne-t-il. Dans le même élan Bochno dénonce l’attitude de la Fédération qui en cautionnant ces pratiques pénalise les petits brokers français et joue donc contre son camp. Pour Alain Pichavant directeur de la division mer et loisir de Reed l’organisateur du Yacht Festival de Cannes il était nécessaire de changer le règlement car « les petits brokers qui ne disposaient pas de bateaux récupéraient une partie de la clientèle et vivaient en parasitage de ceux en présentaient au Port Canto ». Très prudent et très politique le président de la Fédé Yves Lyon Caen qui préside aussi le conseil de surveillance de Bénéteau se veut rassurant : « C’est normal que les règles changent et qu’il y ait des points de friction dit-il. On va profiter du salon pour rencontrer les petits brokers et on saura les écouter ».