Source : www.sudouest.fr
Leurs bâtiments vont être détruits les entreprises doivent quitter le quartier à partir de juin sans retour assuré Officiellement le quartier des Bassins à flot en plein bouleversement doit conserver sa vocation nautique et ses entreprises spécialisées. C’est ce qu’affirment tous les décideurs d’Alain Juppé (mairie) à Vincent Feltesse (CUB) en passant par l’architecte Nicolas Michelin qui pilote la rénovation du quartier même si c’est du bout des lèvres. Mais sur le terrain l’identité nautique des Bassins à flot semble plus que jamais menacée. Le problème du relogement provisoire Bassins à flot : » La réparation de yachts c’est bien mais à un autre endroit » Lors de ses vœux à la presse hier le maire de Bordeaux a enterré le projet de refit (réparation de yacht de luxe aux Bassins à flot) défendu par le port et un groupement d’entreprises. Le quartier devient résidentiel et l’étude d’impact a confirmé les craintes d’Alain Juppé : le refit fait du bruit des odeurs et amène des camions. Il était faiblement pour il est désormais nettement contre. Hier Alain Juppé a une nouvelle fois émis les plus vives réserves sur le projet de refit qui fait tant peur aux promoteurs immobiliers. Selon lui il peut se faire mais pas aux Bassins à flot. Les promoteurs sont rassurés mais pas le milieu du nautisme. Autre signe peu encourageant pour l’activité nautique depuis quelques semaines les entreprises installées dans les hangars qui longent les bassins (rue Lucien-Faure) ont reçu leur avis de non-renouvellement de leur AOT (autorisation d’occupation temporaire). Dans le cadre du projet Michelin les hangars qu’elles occupent doivent être démolis. Ces entreprises d’accastillage de nautisme ou autres activités doivent libérer les lieux entre juin et septembre 2014. Et l’opération de relogement temporaire qui leur avait été proposée a du plomb dans l’aile. » Lorsque le port a lancé ses appels d’offres auprès de promoteurs pour construire de nouveaux hangars il ne leur a pas précisé qu’il fallait reloger les occupants actuels le temps des travaux » explique la maire adjointe du quartier Nathalie Delattre. Les promoteurs auraient découvert cette contrainte sur le tard. Et les entreprises nautiques se retrouvent le bec dans l’eau. Scénario noir » Où allons nous aller ? Personne ne peut le dire c’est le flou le plus complet. On nous demande de nous déterminer pour l’avenir mais on ne sait même pas ce qui va se passer dans six mois. On nous propose un relogement provisoire derrière la base sous-marine dans un chapiteau ! » tempête le patron d’une société d’accastillage. » C’est ça je vais mettre 300 000 euros de stock sous une tente ! » persifle un concurrent. Selon lui un scénario noir se dessine : entre celles qui n’auront pas les moyens de supporter les deux ans de travaux celles qui préfèrent partir définitivement et celle qui vont cesser leur activité c’est la disparition du pôle nautique des Bassins à flot qui est annoncée. D’autant que les loyers des futurs hangars reconstruits pourraient atteindre 90 euros/m² soit trois fois les prix actuels. Ce qui risque d’éliminer les PME du nautisme. Le directeur du grand port maritime de Bordeaux Christophe Masson explique qu’une solution » est toujours recherchée « . Les entreprises semblent ne plus y croire.