Source : www.actunautique.com
Dans cette stratégie il y a le développement de votre offre dans le domaine des bateaux à moteur. Initialement le groupe Bénéteau est le leader mondial de la voile voile qui est toutefois un marché de niche. Vous affichez depuis le début de la crise la volonté de devenir le numéro un mondial du motonautisme. Ou en êtes vous à date dans ce plan de marche ? BC – Un voilier sur trois dans le monde est un voilier du groupe Bénéteau. C’est toute notre fierté toute notre histoire ! Bien entendu il nous faut conserver cette position et la développer. Cela permet à nos marques de se développer mondialement et cela ne fait que renforcer notre stratégie moteur du fait de la grande complémentrité de notre offre produit. Notre marché s’étant divisé par deux nous avons multiplié par deux notre territoire tant géographique que produit ! La grande décision que nous avons prise outre les pays émergeants a été d’attaqer l’Amérique du Nord en moteur décision que nous n’aurions jamais prise s’il n’y avait pas eu la crise… La filière était clairement destructurée il y avait une opportunité de rentrer. Nous y sommes allés !! Pour cela il nous fallait tout d’abord faire des bateaux qui plaisaient aux Américains. Il nous a fallu accélérer le développement produit trouver de nouvelles comptétences. Très bientôt l’Amérique représentera 25% de notre chiffre d’affaires. Tout se passe aujourd’hui de façon accélérée ! 60% du chiffre d’affaires du groupe est réalisé en Europe et 20% en Amérique du Nord. Quels sont vos objectifs à l’horizon 2020 ? BC – Ce n’est pas parce que l’on s’attaque à l’Amérique du Nord et aux marchés émergeant qu’il faut oublier l’Europe !! L’Europe rencontre des difficultés conjoncturelles certes mais elle est et restera un marché stratégique pour notre groupe sachant qu’elle va aussi sortir de la crise et qu’elle saura rebondir. Si on se place à l’horizon 2020 c’est à dire après le rebond européen l’idée serait de réaliser un tiers de notre chiffre d’affaires en Europe un tiers en Amérique du Nord et un tiers dans le reste du monde dont les émergeants.Selon les analystes financiers il manquerait deux marques au panel du groupe Bénéteau pour adresser au mieux l’ensemble des marchés qu’il vise. Etes vous intéressé par un rachant de Fountaine Pajot présent tant dans la voile que dans le moteur ? D’autre rumeurs font état de contacts aux Etats-Unis voire en Pologne auprès de Sunreef. Que pouvez-vous nous en dire ? BC – Ce qui est vrai c’est que dans le cadre de notre plan stratégique nous avons prévu d’ici 2020 de grandir dans le moteur. Nous avons actuellement 6 marques. L’objectif n’est pas d’en avoir une vingtaine d’accumuler les marques pour devenir gros !! Notre stratégie c’est plutôt de donner à chaque marque un potentiel maximum tout en ayant un nombre de marques minimum. Par rapport à nos ambitions mondiales nous avons 6 marques aujourd’hui nous en aurions 8 cela aurait du sens !!Les deux qui pourraient manquer il faut juste bien les choisir. Il faut qu’elles aient une signification soit parce qu’elles sont importantes aujourd’hui soit parce qu’elle pourraient le devenir à terme. Je ne peux donc pas répondre à votre queston mais il faut qu’elles aient un degré de signification important !La distributon de bateaux souffre énormément actuellement. On ne compte plus les sociétés en procédure de sauvegarde. Après 5 ans de crise ils n’ont plus forcémet les moyens de se restructurer. Selon vous que peut-on concrètement faire pour aider le secteur aval du nautisme et que fait le groupe Bénéteau dans ce domaine ? BC – Quand il y a une crise dans la plaisance les premiers touchés sont les producteurs. Ensuite vient le tour des distributeurs. Pourquoi les distributeurs ne sont-ils pas les premiers touchés ? Parce qu’ils font plusieurs métiers : bateaux neufs bateaux d’occasion services maintenance location accastillage… Il est vrai que quand les crises durent les distributeurs sont touchés. On assiste actuellement à une restructuration continuelle de la distribution. En ce qui nous concerne on est très attentifs à nos réseaux. On a connu une restructuration des réseaux en Grande-Bretagne en Espagne et en Italie avec une baisse du nombre de distributeurs de près de 50% sachant que ces marchés ont traversé une crise beaucoup plus aïgue que ce que l’on a connu en France. Pour nos distributeurs il est important que nos marques surperforment les autres pour leur permettre de faire la différence au moment de signer les bons de commande ! Traditionnellement nous sommes très proches de nos distribueurs qu’il s’agise de leur suivi ou de leur accompagnement sachant que nous avons eu très peu de perte dans notre réseau les entités liquidées ayant toutes été reprises ! Il y a deux ans vos ouvriez une usine au Brésil pour contourner une taxe locale à l’importaton de près de 200%. Or depuis lors le marché a marqué le pas le Brésil traversant un trou d’air. Regrettez-vous cet investissement ? BC – Un investissement industriel n’est jamais opéré pour le lendemain mais toujours pour une génération. L’Amérique du Sud est un marché qui va se développer. Actuellement il y a des incertitudes sur la politique monétaire de la Fed. Certaines décisions pourraient impacter négativement les économies d’Amérique du Sud et y entraîner un ralentissement économique. Pour le moment c’est difficile mais on ne peut pas changer le sens de l’histoire : il se vendra demain plus de bateaux en Amérique du Sud qu’il s’en ai jamais vendu jusqu’à présent !!