Grand Pavois de La Rochelle : frémissement sur les pontons

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Le gros de la dépression est passé l’embellie est annoncée. Ce qui vaut pour la météo qui a conduit l’organisateur du Grand Pavois à reporter de vingt-quatre heures l’ouverture du salon tient-il aussi de la juste métaphore à propos de la situation économique des chantiers nautiques de Charente-Maritime ? Selon la Fédération des industries nautiques la saison 2014-2015 s’achève sur  » une stabilisation voire une légère croissance des ventes de bateaux neufs avec un nombre d’immatriculations en hausse de 0 à 2 % « . Optimisme surgonflé pour remonter le moral des patrons du nautisme démoralisés depuis 2008 ? Ou réels signes de reprise du marché ?Chez le leader du marché le groupe Bénéteau – dont l’imposante flottille s’impose sur le bassin rochelais avec ses marques Bénéteau Jeanneau et Lagoon – la division bateau repart de l’avant. Les derniers résultats publiés cet été ceux du troisième trimestre de son exercice 2014-2015 font état d’une croissance de près de 20 %. Dans la courbe haute se situe aussi le chantier charentais-maritime Fountaine-Pajot lequel pour le deuxième exercice consécutif annonce une progression de 20 % de son chiffre d’affaires à près de 60 millions son record historique. De retour du salon de Cannes son directeur commercial Steven Guedeu confirme que la tendance peut s’inscrire dans la durée : la rentrée nautique est  » plutôt bonne  » pour ne pas dire meilleure que l’année dernière pour ce chantier qui progressait déjà il y a un an. L’accueil réservé à son MY 37 le nouveau motoryacht de sa gamme lancé ce printemps – et présenté pour la première fois en public à Cannes et La Rochelle – est positif.  » Sur ce type d’unité le processus de décision est plus rapide que pour un catamaran à voile. Je pense que beaucoup de gens vus à Cannes vont prendre une décision dans le mois qui vient. « Sur le même sujet : Cela se confirme d’année en année le segment du multicoque est en progression. Ce n’est pas un hasard si au cœur de l’été 2014 le groupe allemand Bavaria se diversifiait dans le catamaran en rachetant le rochefortais Nautitech. Un mariage heureux si l’on en croit le dirigeant rochefortais Bruno Voisard (lire ci-contre).L’option du groupe PoncinPas un hasard non plus si le groupe Poncin après bien des péripéties financières et économiques concentre désormais toute son énergie sur sa filiale catamarans Catana et sa nouvelle marque Bali apparue sur les pontons au printemps 2014. Le groupe éclate sa production. A Marans la fabrication du Bali 4.3 et de sa version moteur et du très prochain Bali 4.0 ; à Canet-en-Roussillon le 4.5. A Marans le groupe Poncin emploie désormais 71 personnes. Ce ne sont pas les performances économiques de Fountaine-Pajot mais l’entreprise avance cependant des indicateurs positifs :  » Nous n’avons pas fait une seule heure de chômage partiel cette année  » se réjouit son directeur financier David Etien.De bons signaux que le Grand Pavois traduit en musclant son espace multicoques l’un des pivots de l’exposition avec une trentaine d’unités à flot.Une hirondelle ne fait pas le printemps. Ce que vivent les patrons du multicoque n’est pas forcément partagé dans le monocoque. Quoi que dans cette branche du marché les situations sont disparates. Fabricant oléronnais réputé pour ses petites unités pêche promenade le chantier Ocqueteau mise fort sur sa présentation rochelaise. Quatre modèles à flot auxquels s’ajoute pour la première fois une dotation de trois modèles Ostréa qui encadrent le concours de pêche en mer du salon.Une année stable » Je vais terminer l’année sur les mêmes chiffres que l’an dernier avec 100 bateaux vendus et un chiffre d’affaires qui fléchit de 5 % explique le PDG Christian Monier. Le marché est extrêmement irrégulier dans le temps et la géographie. Certains de nos concessionnaires ont plus que doublé leurs chiffres d’affaires ; d’autres nous ont pénalisés. « Installé lui aussi sur un marché de niche le chantier rochelais Rhéa Marine a très bien travaillé entre janvier et juin.  » On sent une reprise de confiance surtout sur les marchés à l’export avec l’Espagne et l’Italie qui reviennent  » confirme son dirigeant Alex Pinet. Sur ce premier semestre le résultat financier de l’entreprise était à l’équilibre ce qui n’avait pas de précédent depuis 2008 excepté une éclaircie en 2011.  » Nous y sommes parvenus en vendant plus de grosses unités que de petites.  » Après coup les ventes estivales ont retrouvé l’étiage comme souvent dans le nautisme où les contrats se signent entre l’automne et la fin de l’hiver. Rhéa Marine a encore quatre mois pour rentrer les 22 commandes posées à l’objectif pour accrocher le chiffre d’affaires prévisionnel de 52 millions.