Source : nautisme.lefigaro.fr
Malgré une reprise de la croissance en 2010 et 2011 la tendance semble à nouveau s’inverser d’après les chiffres publiés par Price Waterhouse Coopers (PwC) dans la 4ème édition de son baromètre de l’économie maritime. Après 13 années de croissance continue interrompue en 2009 par la crise qui a engendré une baisse du chiffre d’affaires du secteur de 35% et la chute de 44% du nombre d’unités produites l’industrie du nautisme et des fabricants de bateaux de plaisance a renoué avec la croissance en 2010 et en 2011 avec des chiffres d’affaires en hausse respectivement de 7 et 11%. Mais la tendance semble à nouveau s’inverser depuis l’automne dernier. » Le nautisme ne se différencie pas beaucoup des autres secteurs de l’économie maritime. On observe des cycles en W assez courts qui ne sont pas très bons depuis mi-2011. Soit on se trouve dans un climat très atone soit on assiste à des baisses ou des hausses d’activités » commente Gil Sandillon Associé PwC responsable du secteur de la mer et auteur du baromètre de l’économie maritime. Ce ralentissement se confirme cette année avec des chiffres d’affaires en net recul tant au niveau français (-11 à -15%) qu’européen (-25 à -30%). Les perspectives de croissance structurellement limitées du marché français ont poussé les industriels du nautisme à se tourner vers l’export afin de s’assurer une croissance pérenne. Si l’Union Européenne est considérée comme un marché mature la croissance des exportations est relativement forte vers l’Australie la Turquie l’Asie et l’Océanie. Ces deux dernières représentaient 10% des exportations en 2011. Notons que l’export reste plus l’apanage des acteurs majeurs du secteur tels que Bénéteau (71% des bateaux à voile exportés 39% des bateaux à moteur) que celui des challengers. Aujourd’hui le marché intérieur ne représente plus qu’un tiers du chiffre d’affaires des industriels du secteur. L’accent est désormais mis sur le haut de gamme qui représente 60% des ventes de bateaux à voile et 80% des ventes de bateaux à moteur. La vente des unités à moteur haut de gamme qui connaît une belle progression semble constituer d’ailleurs l’avenir de l’offre. » La tendance est à la consommation de bateaux de plus en plus grands sur un secteur haut de gamme qui contribue grandement à l’évolution des exports. Cette contribution devrait s’accentuer dans les années à venir alors que les groupes tels que Bénéteau devraient poursuivre leurs efforts dans la montée en gamme de leurs bateaux » précise Gil Sandillon. Difficile en tous cas dans un climat de crise économique de faire des prévisions quant à une éventuelle reprise en 2013. Pour lui » le marché américain qui semble avoir redémarré récemment en matière de consommation et qui reste l’un des marchés les plus élastiques pourrait redonner des perspectives intéressantes « . Par contre les marchés français et européens ne devraient pas repartir en 2013.