Des bâteaux plus chics et plus longs, pour s’éloigner de la crise

Source : www.lanouvellerepublique.fr

Conjoncture : tous aux canots ? Fluctuat nec mergitur…  » Il flotte mais ne sombre pas « . L’optimiste devise parisienne pourrait s’appliquer au marché de la construction et des équipements navals cet automne. La Fédération nationale des industries nautiques accroche à ses drisses les raisons de ne pas désespérer. Accessoires ou services les réseaux de distribution et d’entretien tiennent encore le courant. La location – maritime ou fluviale – progresse légèrement notamment en Méditerranée et la construction tricolore très présente à l’export a bien résisté à la crise. 2014 annonce une embellie grâce aux États-Unis à l’Europe du Nord d’abord ; les tycoons chinois et les oligarques russes complétant cette promesse. En revanche l’examen du marché français est moins exaltant tous les indicateurs s’y affichent à la baisse. A l’atonie de la conjoncture s’ajoutent les effets d’une météo exécrable en début de saison. Si le vent gonfle un peu les voiles du segment intermédiaire (les bateaux dépassant 9 m) le volume des immatriculations de voiliers pour 2014 pourrait reculer d’un quart et le marché du hors-bord est clairement en sous-régime.  » Avant 2008 il se vendait plus de 30.000 moteurs chaque année toutes marques et puissances confondues. Nous étions même montés à 33.000 contrats en 2004. Aujourd’hui nous nous tenons tout juste au-dessus de la moitié  » résume le directeur des ventes d’une marque de premier plan soucieux de conserver l’anonymat. La chute des volumes (- 940 % cette saison) est partiellement compensée par la montée en gamme sur le littoral méditerranéen en particulier. La puissance moyenne des propulseurs vendus cette année se hisse à 52 CV. Mais à 8.000 euros l’unité les marges ne s’envolent pas. Avec un tassement de plus de 20 % de leur activité les réseaux de concessionnaires et de revendeurs ont de plus en plus de mal à tenir le cap. Et l’irruption de nouveaux acteurs aux stratégies de prix très agressives (Suzuki Marine notamment) sonne pour certains comme un avis de tempête. Tous aux canots ? L’espérance est la première vertu du marin. Nathalie Coque