Source : www.entreprises.ouest-france.fr
Sous la chaleur écrasante ce lundi à Tinchebray la mer semble bien loin. Loin de ce bateau à moteur stocké à quelques mètres du sol et de l’automate de 14 mètres de haut qui trône à côté. Nous sommes chez l’entreprise ACG dans le Bocage ornais. Depuis 1986 cette PME qui emploie aujourd’hui 48 salariés (plus 20 dans sa » petite soeur » MCG société d’usinage) construit des machines spéciales. 60 % de son chiffre d’affaires (1) est réalisé avec la filière automobile notamment l’assemblage des pièces détachées.Il y a sept ans ces patrons tinchebrayens ont eu l’idée de » ports à secs » des automates capables de mettre un bateau à l’eau toutes les quatre minutes. » Tous les ports devraient aller vers cela » souligne Christian Garnier directeur général. Il évoque des raisons de place de pratique mais aussi d’environnement : le port à sec évite que la peinture soit au contact permanent de l’eau…Les études de marché ont conforté l’idée d’ACG. Il y a cinq ans le premier Meps ( » Mise à l’eau pour port à sec « ) conçu par ACG part équiper le port du Crouesty. Ont suivi Fécamp et Dieppe…Prototypes sur mesureDepuis octobre 2013 l’entreprise travaille cette fois sur une commande de la Sellor société d’économie mixte gérant les ports de plaisance de Lorient.Ces deux ports à secs de 14 mètres de haut installés sur des rails et équipés de deux fourches pivotantes sont des prototypes conçus sur mesure. Ils équiperont deux anciennes nefs de sous-marins de 15 mètres de hauteur autant de largeur et 120 de profondeur. » Dans chaque nef on pourra mettre 140 bateaux stockés sur des » racks » sorte d’étagères à quatre niveaux » détaille Christian Garnier. Il suffira aux propriétaires des bateaux de téléphoner la veille au port : la machine équipée de palpeurs et de caméras pour reconnaître l’immatriculation du véhicule mettra automatiquement l’embarcation à l’eau.Taille maximum du bateau (à moteur) que pourra manoeuvrer ce port à sec : 75 m de long sur 255 m de large pour un poids de 25 tonnes.La première machine a déjà été installée dans le port morbihanais. Bientôt la seconde la rejoindra. L’aboutissement d’un projet qui a demandé 13 000 heures de travail à ACG et ses sous-traitants pour un gain d’18 millions d’euros.L’aventure des ports à sec de Tinchebray n’est pas finie : cette année ACG a remporté un chantier face à une filiale de Bouygues pour compléter son premier Meps installé à Dieppe. La commande dont le chiffre d’affaires est évalué à 13 million d’euros par Christian Garnier aboutira à un système plus innovant encore : » La machine pourra descendre le bateau dans l’eau tout en allant en chercher un autre. » De quoi faire plaisir au directeur général d’ACG. Convaincu que les ports normands ont tout autant que les Bretons un marché à exploiter sur les ports à sec. » Notamment auprès des Anglais ! « (1) Entre 95 et 10 millions d’euros estimés pour 2013.Clémence HOLLEVILLE.