Source : www.entreprises.ouest-france.fr
Entretien avec Bruno Cathelinais président du directoire du groupe Bénéteau.Le marché du bateau est encore en baisse en Europe. Comment vous en sortez-vous ?Le groupe connaît une telle croissance internationale qu’elle compense la décroissance européenne. Nous continuons à progresser en Amériques du Nord et du Sud aussi en Asie. Cela correspond à notre stratégie (voile et moteur) de développement mondial et d’augmentation de notre offre de bateaux de tailles plus grandes. Nous limiter à Europe nous aurait exposés à un risque de pertes d’emploi ce n’est pas le cas.Quelle stratégie pour vos usines vendéennes ?Nous tablons sur une croissance de l’activité bateau de 1 % à 2 %. Il aurait fallu 3 % à 4 % pour éviter le chômage partiel. Il sera limité à deux semaines en juillet. Si le marché européen se stabilise ou s’il baisse autour de 5 % (moins 25 % en 2012) nous retrouverons la croissance grâce à notre progression hors Europe. Ce qui permettra de garantir l’emploi. D’autres secteurs du groupe sont concernés comme les usines de mobile-homes qui chômeront un mois en fin de saison.Transferts création d’une usine… Est-ce le début d’une rationalisation ?Le regroupement à Challans fait partie d’une stratégie de modernisation. Beauvoir est l’usine la plus ancienne et c’est aussi celle qui produisait les plus petits bateaux (jusqu’à 9 mètres). Tous les ouvriers seront transférés à Challans à 18 km pour produire quatorze modèles voile et moteur de 6 à 12 mètres en petites séries. Dès la stabilisation du marché européen nous investirons dans une usine à Givrand en Vendée pour fabriquer des bateaux à moteur jusqu’à 20 mètres. À l’exception de Challans chaque usine se spécialise voile ou moteur par tranche de taille.Prévoyez-vous d’autres investissements à l’étranger ?La Vendée restera le cœur stratégique du groupe. Plus notre gamme s’étoffe plus les emplois vont augmenter dans nos usines vendéennes. En Asie on vend de très gros bateaux à une clientèle élitiste qui achète des marques de réputation mondiale en Europe ou aux États-Unis. Pendant très longtemps ces bateaux vont continuer à se construire en Europe. C’est positif pour la Vendée. Quand les classes moyennes commenceront à acheter des 6 mètres à 15 mètres il y aura un enjeu industriel. Cela n’enlèvera rien à la Vendée parce que nous ne vendons pas d’unités de cette taille en Asie. Nous réfléchissons aussi à un nouvel investissement industriel en Amérique du Nord pour accompagner notre développement des moins de 12 mètres.Marylise KERJOUAN