L’industrie nautique se dit noyée sous la fiscalité

Source : www.entreprises.ouest-france.fr

Scooter des mersC’était un marché en développement  » trop taxé il s’est effondré  » déplore Yves Lyon-Caen (Groupe Bénéteau) vice président de la Fin. Depuis le 1er décembre 2013 en application de la loi de finances 2011 les véhicules nautiques à moteur de plus de 90 kilowatts (scooters des mers motos des mers jet-ski…) sont assujettis à une taxe (droit annuel de francisation et de navigation).  » Cette taxe rapporte moins à l’État que la TVA qu’il aurait perçue sur les ventes de ces engins  » pointe la Fin. Ses représentants ont rencontré le ministre du Budget Bernard Cazeneuve pour tenter de le convaincre de ne pas étendre cette taxe à d’autres engins nautiques vrombissants.Reprise mondialeSi la Fin monte au créneau c’est que la situation de cette filière qui emploie 41 000 salariés pour un chiffre d’affaires de 45 milliards d’euros n’est pas au mieux depuis 2008.  » Nous avons préservé les emplois de nos industries  » temporise Jean-François Fountaine président de la Fédération. Les intérimaires la sous-traitance et les équipementiers n’en ont pas moins connu de sérieux dégraissages (4 000 emplois en moins). Filière fortement tournée à l’internationale (70 % à l’export) l’industrie nautique française espère un rebond en 2014. Le marché nord américain frémit et serait annonciateur d’une reprise mondiale.  » Le marché international a atteint son point bas en 2013  » juge Yves Lyon-Caen.Marché français atonePlutôt résistant au début du choc économique le marché intérieur tire vers le bas depuis deux ans.  » Cette année nous tablons encore sur un recul de 20 à 25 %.  » Pour Yves Lyon-Caen la multiplication des mesures fiscales a créé un stress paralysant chez les acquéreurs. Signe des temps on vend aujourd’hui un voilier neuf pour huit occasions. La situation est difficile mais pas désespérée.  » Nos entreprises s’adaptent au déplacement des marchés sur lesquelles elles investissent.  » Un redéploiement qui coûte cher mais pourrait rapporter gros. En ligne de mire les USA où l’effondrement des ventes des dernières années (-70 %) a laminé les capacités de production américaines.Jean-Pierre BUISSON