Le deuxième chantier naval français revient dans la course

Source : www.lejdd.fr

Dufour est née en 1964 de la perspicacité d’un ingénieur du Nord Michel Dufour immigré à La Rochelle. Il y découvre la voile et le polyester qu’il utilise dans l’usine qui l’emploie à l’époque. Il imagine un voilier entièrement dans ce matériau. Il le présente au salon nautique de Paris en 1965 avec tous les équipements de bord batterie de casseroles et tire-bouchons compris. Les spécialistes sont sceptiques. Mais sur l’eau ses performances séduisent. Les ventes à l’export explosent. Trop vite. L’entreprise se noie dans les difficultés financières. Michel Dufour se retire de l’affaire pour aller planter 25.000 pommiers près de Cognac.En 1976 un passionné de voile Marcel Bich reprend l’affaire. Le baron roi du stylo à bille jette à son tour l’éponge au bout de douze ans et des pertes abyssales. Un spécialiste du nautisme s’en porte acquéreur : Olivier Poncin qui s’accroche à la tendance des années 1990 la course à la taille. Bénéteau vient de racheter Jeanneau. Pour faire grossir Dufour Poncin multiplie les acquisitions. Mais en 2000 une énième restructuration s’impose. Dufour est alors marié par des financiers à un autre fabricant de voiliers l’italien Cantiere del Pardo puis au géant allemand Bavaria.Entre alors en jeu Salvatore Serio un manager professionnel mandaté par les actionnaires pour redresser le groupe. Dufour a une marque une clientèle une usine. Avec le Napolitain elle se trouve un patron. Lui découvre à Périgny une belle endormie. Le rêve de tout entrepreneur. L’ancien patron des achats du groupe Fiat à Turin des hôtels d’Accor puis d’Europcar en France devient vite seul maître à bord. Les propriétaires de bateaux changent de modèle tous les quatre à cinq ans il faut les alimenter en nouveautés. Le catalogue de Dufour s’étoffe dans ses deux gammes les plus importantes grand large et performance. Salvatore Serio veut aussi accélérer le développement hors de l’Europe qui ne représente que 30 % du chiffre d’affaires. « Nous avons conservé notre philosophie de l’innovation et nous restons attentifs aux mouvements de notre marché. Il peut monter et redescendre très vite » résume l’Italien. Salvatore Serio sait que le groupe Dufour est moins facile à manœuvrer que les bateaux qu’il fabrique.