Le Brésil renoue avec sa tradition maritime

Source : nautisme.lefigaro.fr

… seul un Brésilien sur 1 600 possède un bateau contre un Français sur 120. « Le nautisme est encore perçu comme une activité de luxe » concède Fabio Mota en évoquant les deux salons nautiques existants qui misent sur le haut de gamme Rio et Sao Paulo. Le géant français Bénéteau réalise ainsi la majorité de son chiffre d’affaires au Brésil sur ses plus grands modèles. Le gouvernement brésilien est bien décidé à changer cette image pour développer les marinas et donner des ailes à un secteur encore restreint.Le secrétaire national brésilien du Tourisme était donc au Grand Pavois de La Rochelle en ­septembre dernier pour lancer un cousin brésilien du populaire salon à flot. Une centaine de bateaux sont attendus à Itajai du 11 au 16 février 2014 avec de nombreux baptêmes nautiques au programme. L’idée est de convaincre la classe moyenne draguée par les chantiers navals du monde entier de larguer les amarres. Là encore Itajai n’a pas été choisie au hasard. La ville est entourée des plus grands constructeurs navals brésiliens et internationaux. Avec une barrière fiscale élevée le pays incite les leaders mondiaux à s’installer sur place. « À ma connaissance le marché brésilien est celui vers lequel l’exportation est la plus chère nous confirmait ainsi Dieter Gust directeur général de la division bateau pour Bénéteau en présentant l’usine locale du géant français. Un bateau qui vaut 100 sera finalement payé 240 avec les coûts logistiques et les taxes d’importation. » Or le marché brésilien avec une croissance à deux chiffres s’avère indispensable pour les chantiers européens qui misent sur l’exportation pour échapper à la crise. Les clients potentiels ont déjà une culture du soleil et du plein air plus prometteuse pour l’instant que l’autre grand marché émergent la Chine. Et même si le marché du bateau à moteur domine largement avec seulement cinq voiliers exposés en 2013 sur les deux salons existants les grands acteurs de la voile sont confiants. « Nous croyons fermement au potentiel de la voile dans un pays très axé sur le développement durable » conclut Alain Pochon organisateur du Grand Pavois.