JPK. Le petit chantier naval qui monte

Source : www.letelegramme.fr

En course pour le prix du meilleur voilier européen 2015 le chantier naval JPK va s’imposer dans les secteurs de la régate et de la croisière. Une double activité qui justifie l’extension de ses bâtiments dans la zone de Kerhoas à Larmor-Plage. JPK a élargi son horizon sans pour autant quitter la zone d’activités de Kerhoas à Larmor-Plage. Depuis juillet le petit chantier naval qui monte a investi un second bâtiment (700 m⊃2;) flambant neuf face au hangar (1.000 m⊃2;) d’origine.  » Cette nouvelle construction sert aux assemblages  » précise le patron Jean-Pierre Kelbert. Cette extension en bordure de campagne est le signe extérieur de la vitalité d’une entreprise qui n’en finit pas de monter en puissance.  » On prend encore nos marques. Mais ce que l’on souhaite c’est à la fois pérenniser le chantier et offrir de bonnes conditions de travail aux salariés  » confie Jean-Pierre Kelbert qui a su imposer ses initiales comme une référence dans le petit monde de la voile.  » Une bonne longueur d’avance  » Après le succès du 9.60 qui a collectionné les succès en mer et les ventes (45) assurant dans son sillage la notoriété du chantier naval larmorien le JPK 10.10 maintient le rythme en accumulant les victoires et en dopant le carnet de commandes (la 40e unité sera livrée prochainement). Fastnet grand chelem au Spi (8 JPK dans les dix premiers) tour de l’île de Wight championnat du Rorc… Le palmarès n’en finit pas de grossir.  » Il a gagné des courses en équipage en double et en solo  » se félicite le patron. Et le dernier né le 10.80 semble aussi surfer vers les victoires et conforter la réputation du chantier de Larmor-Plage. Mis à l’eau en février dernier il a viré en tête de la première étape de la Transquadra avec Jean-Pierre Kelbert à la barre. Et cerise sur le gâteau de la renommée il a été sélectionné avec quatre autres concurrents pour le prix du bateau européen 2015 dans la catégorie  » Performance cruiser « . Les journalistes membres du jury ont effectué les essais à bord fin septembre à La Rochelle. Et la proclamation du prix est prévue en janvier. Une telle reconnaissance permettrait à JPK de toucher les vents portants de l’exportation qui lui assure pour le moment deux ventes par an.  » On a encore une bonne longueur d’avance sur la concurrence grâce à la qualité de notre architecte. Jacques Valer dessine des bateaux très performants  » souligne l’entrepreneur. Voilier de l’année en 2012 Pour faire la course en tête il faut anticiper encore et toujours. Mais cette recherche permanente de la performance est une voie risquée.  » On est sous la pression en cherchant à réaliser des bateaux qui gagnent. C’est pour cette raison que l’on s’est diversifié en 2012 en s’ouvrant au marché de la croisière. On doit être moins tributaire de la régate  » explique-t-il. Ce nouveau cap a été couronné de succès puisque le 38 FC a été élu voilier de l’année en France dès sa sortie. Confortable et performant (jusqu’à trois tonnes de moins que des voiliers de la même gamme) le 38 pieds a très vite trouvé sa clientèle malgré un temps de fabrication plus long (2.000 h) et un prix supérieur de 15 % à la concurrence.  » On ne fait pas plus de marge mais c’est le coût de la qualité  » affirme Jean-Pierre Kelbert. Un 45 pieds en projet À raison d’un voilier livré chaque mois (10.10 38 FC et 10.80) et un chiffre d’affaires de 3 M€ le chantier qui emploie treize salariés semble avoir trouvé son rythme de croisière. Dans un secteur mis à mal par la crise le petit chantier trace sa route.  » Le marché s’est rétracté mais notre clientèle de passionnés est un atout  » observe le patron qui envisage d’embaucher deux personnes supplémentaires. Il est vrai que l’horizon est dégagé avec un carnet de commandes rempli jusqu’en octobre 2015. Ce n’est pas une raison pour naviguer sur pilote automatique. Le patron-skipper souhaite élargir la gamme JPK et assurer la bonne trajectoire du chantier naval.  » Nous travaillons sur un projet de voilier de croisière de 45 pieds. L’objectif est d’en prévendre trois sur plan.  » Et s’il faut envoyer de la toile pour augmenter la cadence le chantier pourra toujours s’agrandir sur la parcelle voisine acquise par l’entreprise. Le sens marin de l’anticipation se décline aussi à terre.