Incidences Sails. Un développement sur mesure

Source : www.letelegramme.fr

En 2013 ce groupe de voileries françaises a résolument mis le cap sur la recherche et le développement. À Keroman l’un des six sites de production française du groupe on conçoit et assemble des voiles hi-tech. L’ambiance est feutrée. Sur près de 1.000 m⊃2;de plancher les  » petites mains  » d’Incidences Sails s’activent avec précision. Du nylon à la fibre de carbone du tissé à la membrane… Tous types de voiles sont conçus et assemblés dans la petite entreprise lorientaise qui a rejoint en 2006 le groupe Incidences Sails. L’ancienne – et historique – Voilerie Tonnerre à Keroman est la plus petite des six structures du groupe en France (*). Dans le sillage du groupe les treize salariés (conception et confection) ont mis le cap sur les nouvelles technologies. C’est en 2013 que le virage a été pris par Incidences Sails. Cette année-là le groupe rachète à l’Allemand Dimension Polyant le procédé D4 et les machines. Toutes les activités recherche et développement sont regroupées au sein d’Incidences Technologies à Périgny en périphérie de La Rochelle où une usine dédiée est construite. Un spécialiste est recruté pour animer ce pôle : Stéphane Fauve un ancien de North Sails le  » géant  » mondial de la voile. Objectif : rester dans la course de la voile de haut niveau. Développement tous azimuts  » Aujourd’hui la course au large représente 30 % du chiffre d’affaires d’Incidences Sails  » indique Jean-Baptiste Peron dessinateur de voiles sur le site lorientais. Le développement se fait tous azimuts : matières technologies logiciels mais aussi modélisations et essais en soufflerie. Et se poursuit.  » Nous développons par exemple un nouveau procédé filamentaire qui sera notamment testé sur la Route du Rhum « . Une dizaine des bateaux au départ de la course seront équipés de voile Incidences Sails. Certains intégralement dans les classes Imoca et Multi50 ; d’autres en partie des Class40 notamment. Incidences Sails équipe aussi 60 à 70 % des bateaux de la classe Figaro-Bénéteau. Du super-yacht au bateau de plaisance La production de membranes en D4 par Incidences Sails alimente aussi bien les voileries du groupe que des voileries extérieures. Une technologie au service des voiliers de course mais aussi des super-yachts.  » Les voileries de Brest et de La Rochelle en équipent dix à quinze par an. Cela représente 4.000 m⊃2; de voile  » souligne Jean-Baptiste Peron. Toutes voiles confondues les voileries du groupe travaillent aussi pour les chantiers et les plaisanciers. Qui profitent de plus en plus des avancées technologiques.  » Les voiles carbone se généralisent. Y compris sur les vieux bateaux  » explique Jean-Baptiste Peron. Et si matières et techniques ont considérablement évolué le coeur du métier reste manuel.  » Ici la seule chose qui soit automatisée c’est la découpe « . Même si on ne travaille plus au fil et à l’aiguille sur les nouvelles membranes les voiles s’assemblent bien à la main.  » On croise archives et relevés de cotes  »  » Nous avons toutes les archives de la Voilerie Tonnerre ici « . Des cartons entiers de plans jouxtent le bureau du dessinateur de voiles.  » Pour concevoir une voile on consulte les archives qu’on croise avec nos propres relevés de cotes « . Sur un vieux bateau il peut y avoir eu des modifications substantielles par rapport au plan d’origine. Il n’y a que pour les séries neuves que la voilerie peut se fier au plan. Leader en France sur un marché ultra-concurrentiel Incidences Sails annonce un chiffre d’affaires de 114 M€. Avec 114 salariés sur les six sites de production dont neuf en bureau d’études la voilerie maintient le cap en conjuguant haute technologie et savoir-faire artisanal. * Le groupe est né de la fusion en 1995 de la voilerie brestoise Cudennec et de Voiles Système à La Rochelle. En 2011 Yannick Richomme reprend le groupe qui prend le nom d’Incidences Sails. Et compte aujourd’hui six sites de production en France : Brest Lorient La Rochelle Fial Fréjus et Palma.