En Vendée, la plaisance s’accroche dans la tempête

Source : www.entreprises.ouest-france.fr

Attentisme » Nos clients ne savent pas à quelle sauce ils vont être mangés.  » Pour Didier Le Moal patron de J Composites à Olonne-sur-Mer le contexte politique ne favorise pas l’investissement. Le flou sur les prochaines réformes fiscales…  » L’envie de naviguer est là positive-t-il. Mais beaucoup préfèrent encore s’abstenir. « Entre satisfaction de s’en sortir et prudence : un sentiment partagé par beaucoup de professionnels huit jours après l’ouverture du salon nautique de Paris. En milieu de semaine Jeanneau tenait ses objectifs. Mais le chantier herbretais poids lourd de la plaisance vendéenne avec Bénéteau joue gros :  » Paris c’est 20 % de nos ventes annuelles pour la France  » rappelle le responsable. Qu’en est-il chez les entreprises de taille plus modeste ?Depuis le Grand Pavois de La Rochelle Bernard Roucher le directeur commercial d’Alubat constate un mieux :  » Les gens en ont marre de patienter !  » Mais impossible d’oublier la morosité ambiante.  » Un client a perdu la valeur d’un bateau en bourse indique-t-on dans un chantier. Projet annulé évidemment. « RelanceLa crise ? Reprendre d’abord l’activité : c’est la préoccupation de Privilège marine. Le Sablais renaît sur les cendres d’Alliaura marine liquidé au printemps. A La Rochelle le public visitait un luxueux catamaran. À Paris rien. L’actualité c’est la relance des monocoques Feeling historiquement Kirié.  » On renoue le contact avec nos clients et fournisseurs indique Cecilia Edeline chargée de communication. La gamme est prête.  » Trois sont en cours de fabrication. Au Nautic pas forcément de chiffre d’affaires en vue. Du relationnel prémisse obligatoire.EspoirLéger frémissement ? Le succès du J 70 dériveur sportif qui complète la gamme de J Composites dope l’activité. Au Château-d’Olonne Alubat s’appuie sur deux modèles sortis l’an passé.  » On vient de mettre à l’eau le premier Ovni 52 pour un acheteur brésilien  » raconte Bernard Roucher directeur commercial. Les bateaux en alu font toujours rêver.  » C’est souvent le projet d’une vie.  » Une commande a été signée dès dimanche : un Ovni 365. Des contacts bien avancés sont en cours.  » Un ou deux 395 et deux 445.  » Le résultat aussi des dernières innovations :  » Techniquement on a beaucoup évolué  » pense Bernard Roucher.NicheA chaque chantier sa spécificité. Le créneau de Delavergne à Avrillé est vraiment précis : l’alu pour les professionnels. Pêcheurs sauveteurs opérateurs… C’est plutôt les restrictions budgétaires des collectivités et administrations qui freinent donc.  » La diversification nous sauve  » analyse Johanna la fille dans cette entreprise familiale. Cinq navires de 12 à 17 mètres pour une plateforme pétrolière au Gabon une embarcation de moules deux autres l’année d’après.  » Le bouche-à-oreille fonctionne ! « PrudenceLa plaisance vendéenne tient la barre en pleine tempête. Sans fanfaronner. La plupart des chantiers ont déjà adapté leur taille au contexte. À 12 Delavergne reste très familial. À l’autre bout de l’échelle Jeanneau ne prend plus d’intérimaires. Alubat emploie 62 salariés pour  » 30 à 35 unités par an  » selon Bernard Roucher. J Composites assure ses commandes avec 45 salariés. Privilège prépare trois catas et trois monocoques à 25 personnes.  » On travaille autrement. Plus d’équipe dédiée à un bateau. Chaque métier intervient sur plusieurs bateaux.  » On s’en sort mais la grande époque est loin.